Les populations de Douala n’ont pas encore digéré le scandale qui s’est déroulé il y a quelques semaines dans les églises presbytériennes. Aujourd’hui ils assistent à un combat sans précédent entre les pasteurs, fidèles et les instances dirigeantes des églises évangéliques du Cameroun.
En effet Les fidèles des paroisses du Centenaire et de Njo-Njo, de la capitale économique du Cameroun, exigent le maintien de leurs pasteurs affectés. Dimanche 25 octobre, ceux du Centenaire, église mère, ont empêché le déroulement du culte.
Selon une décision datée du 15 octobre 2015 et signée du Révérend Issac Batome Henga, président général de l’Eec, le pasteur Bile Lobe, précédemment en service dans la paroisse de Bonaleke- Bonadibong (centenaire) est affecté à la paroisse de Njo-Njo en remplacement du pasteur Djene Bruno. Décision mal accueillie par les fidèles.
«Dans ce changement, comme l’a dit le pasteur de région Pierre Makon, il y a des effets collatéraux. Donc nous aussi nous sommes atteints car, notre pasteur doit partir », s’est plaint Ndoumbe, sur les ondes de la radio Equinoxe. Comme ce responsable paroissial, des « dissidents » assurent qu’il est donc « hors de question », que leur pasteur s’en aille. « C’est pour matérialiser cela que nous avons décrété dimanche, journée église morte », poursuit Ndoumbe tout en précisant qu’ils ont averti la direction, vendredi 23 octobre, de leur initiative.
Les responsables de l’Église accusent les « dissidents » d’instrumentaliser les fidèles. « Ce sont quelques anciens désœuvrés, retraités, qui veulent s’accaparer d’un certain bien. Ils vont monter de vieilles mamans qui aiment Dieu, s’insurge Pierre Makon Ma Ngue. Cela fait près d’un an que les deux pasteurs (Bruno Djene et Ebenye Esther) de Njo-Njo ne parviennent plus à cohabiter. Nous avons jugé opportun de les affecter ailleurs ». Néanmoins, les fidèles de cette paroisse, divisés en deux camps, se sont insurgés contre cette décision. « L’église est libre d’envoyer ses pasteurs n’importe où pour servir Dieu. Mais, pour la sérénité de l’église, nous sommes revenus sur notre décision (le 24 octobre, ndlr Camer.be.), le temps de trouver une solution », déclare le révérend Jean-Samuel Hendje Toya. Cependant, le secrétaire général de l’Eec ne comprend pas pourquoi malgré cette « décision d’apaisement », les dissidents ont continué à manifester.
« Ces meneurs qui sèment ces troubles ont un but caché», affirme Salomon Njanseb, directeur national du département jeunesse de l’Eec. « Il y a des problèmes au sein de notre église. En dehors de l’histoire des pasteurs affectés, on accuse certains d’avoir détourné huit millions de Francs Cfa de l’école primaire et bilingue La Samaritaine gérée par la paroisse de Njo-Njo », confie une fidèle. Pierre Makon Ma Ngue, président de l’Eec, région synodale du Wouri-Centre et principal accusé dans cette affaire, le jure : « j’ai été pasteur à la paroisse de Njo- Njo pendant neuf ans. Je n’ai jamais volé de l’argent. A l’époque, je n’étais que pasteur et pour décaisser de l’argent, il fallait deux signatures : la mienne et celui du directeur de l’école ». Avec tous ces problèmes qui ternissent l’image de cette église aux 3,5 millions de fidèles, les responsables comptent sur la volonté de Dieu pour restaurer la paix.
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Source : africapresse.com