Le Pentagone a annoncé depuis le 6 janvier, que deux détenus yéménites de la prison américaine de Guantánamo au Cuba avaient été transférés au Ghana, une première dans l’histoire de l’Afrique subsaharienne. Cette décision soulève des critiques évoquant de possibles risques sécuritaires pour le Ghana. Contre ces craintes, le gouvernement ghanéen s’est voulu rassurant.
Qui sont ces deux détenus ?
Le New York Times, revèle que ces deux détenus sont Khalid Mohammad Salih al-Dhuby et Mahmmoud Omar Mohammad Bin Atef. Le premier, lui a été membre présumé du réseau Al-Qaïda. Quant à Mahmmoud Omar Mohammad Bin Atef, il a combattu dans la 55e brigade d’élite d’Oussama Ben Laden. Ils auraient tous les deux participé à des actions hostiles à l’armée américaine en Afghanistan avant d’être capturés en 2001. Les deux hommes font partie d’un groupe de 17 prisonniers de Guantánamo qui seront transférés d’ici la mi-janvier vers d’autres pays qui ont accepté de les accueillir. Nés en Arabie saoudite mais de nationalité yéménite, ils étaient détenus à Guantánamo depuis 2002. Les deux détenus devaient initialement être transférés au Yémen mais en raison de la situation sécuritaire dans ce pays, c’est le Ghana qui les accueillera.
Réduction du nombre de détenus à Guantánamo
« À la demande du gouvernement des États-Unis, nous avons également convenu d’accepter deux détenus d’origine yéménite qui ont été détenus à Guantánamo mais qui sont blanchis de toute implication dans des activités terroristes et seront libérés par la suite », a expliqué la ministre ghanéenne des Affaires étrangères et de l’intégration régionale, Hanna Tetteh.
Les frais de détention seront pris en charge par le gouvernement américain. « Ils nous aident, nous les aidons. Nous sommes convaincus que, dans ce cas, l’aide que nous offrons n’altère en rien notre positionnement », a déclaré le ministre de la Communication, Félix Kwakye Ofosu.
Les autorités américaines souhaitent réduire le nombre de détenus à 90. L’Uruguay, l’Estonie, le Kazakhstan et Oman devraient être mis à contribution.
Deux Rwandais détenus à Arusha
Outre les deux détenus de Guantánamo, le Ghana a également accepté d’accueillir à titre « humanitaire » deux Rwandais détenus à Arusha en Tanzanie dans le cadre du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR). Créé en 1995, le TPIR a fermé ses portes à la fin de l’année 2015.
« Le gouvernement a été approché par des représentants du TPI pour le Rwanda pour réinstaller certaines des personnes qui avaient été jugées et qui ont été acquittées, ou qui avaient été condamnées et ont désormais purgé leurs peines mais ne jugent pas opportun de se réinstaller au Rwanda », a indiqué le ministère des Affaires étrangères.
Source: Jeune Afrique