Dette africaine : Six chefs d’État remettent en cause le consensus de Washington à Dakar
Six chefs présidents ouest-africains ont soutenu lundi 2 décembre, à l’occasion d’un colloque organisé à Dakar, une nouvelle posture quant au consensus de Washington qui, pour eux, n’encourage pas le développement des Etats africains. Ils appellent le Fonds Monétaire International (FMI), la Banque mondiale et l’OCDE à une révision des rouages macro-économiques de leurs pays.
Impulsé par le président Macky Sall avec le concours actif du Cercle des économistes présidé par Jean-Hervé Lorenzi, et le FMI, le colloque a été l’occasion d’appréhender les questions relatives aux dettes publiques africaines, avec la directrice générale du FMI Kristalina Goergieva, dont c’était la première sortie, Amina Mohammed, la vice-secrétaire générale des Nations unies, et Hafez Ghanem, vice-président Afrique de la Banque mondiale.
«Développement durable et dette soutenable, trouver le juste équilibre » est le thème du colloque qui a vu souffler le nouveau vent distinctif, auparavant rarement ou presque jamais émis par les chefs d’Etats africains. Face au FMI, l’occasion s’est prêté aux dirigeants, d’exposer leur sens en ce qui concerne les déficits et dettes publiques sur le continent.
« Le risque de notre dette n’est pas plus élevé que dans les autres régions du monde. Ce qui nous handicape, ce sont les préjugés qui renchérissent le taux de nos emprunts. Est-il juste d’appliquer à nos pays où tout est à faire les mêmes critères qu’aux pays qui ont achevé leur accumulation de capital ? », a exprimé Macky Sall.
Les enjeux sont clairs. Pour ces leaders africains, l’accession réelle de l’Afrique au développement passes indubitablement par une reconsidération de tous les paramètres qui son environnement économique, social….à commencer par le consensus de Washington.
Notez que le terme « consensus de Washington » a été inventé par John Williamson. Il s’agit d’un ensemble de recommandations politiques en direction des pays en voie de développement. Ce consensus a été nommé au nom de la ville de « Washington » puisqu’il est préconisé par : la Banque mondiale, le Fonds monétaire international et le Trésor public des États-Unis.