En RDC, les négociations continuent entre le pouvoir en place et l’opposition. Les deux parties doivent trouver un terrain d’entente pour permettre l’application de l’accord conclu le 31 décembre 2016 par l’intervention des évêques catholiques. L’accord prévoit les modalités de la cogestion du pays dont la désignation du premier ministre jusqu’à l’organisation d’une nouvelle élection présidentielle. Election qui devrait se tenir fin 2017, ouvrant la voie à un type de transition inédit dans un pays habitué aux crises de régime.
Le sujet de discorde
Le sujet qui crée la discorde en ce moment est le mode de désignation du prochain Premier Ministre. Il s’agit du « principal point de blocage », constate l’Abbé Jean-Marie Bomengola, membre de la conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco). Selon les termes de l’accord, l’opposition devait avoir la charge de cette désignation. Réunie sous la bannière « Le Rassemblement », l’opposition revendique ce droit mais la majorité exige de pouvoir choisir entre trois noms.
Kabila demande le retrait de la CENCO
Selon les déclarations du cabinet du président Joseph Kabila, il est exclu que l’opposition impose un nom au pouvoir en place. Arguant le principe de la laïcité, Joseph Kabila a demandé le retrait de la Conférence Episcopale du processus.
« Les amis de la mouvance kabiliste disent que la Cenco a terminé sa mission et doit s’arrêter là. Mais nous disons ‘non’. On ne sait pas s’il y aura des problèmes pendant l’exécution de cet accord. Nous pensons que celui qui a mis son bébé au monde, c’est à dire la Cenco, doit l’accompagner, et jouer le rôle de facilitateur et de médiateur, pour que l’exécution se passe sans problème », déclare Martin Fuyulu, membre du Rassemblement de l’opposition.
Majorité et opposition doivent une nouvelle fois se retrouver dès la semaine prochaine. Quels compromis chacun sera-t-il prêt à faire pour sortir l’accord du bourbier ? Certains évoquent déjà la possibilité de s’en remettre au peuple, par référendum, en cas de désaccords irréversibles.