Des Sud-africains réclament la démission de Jacob Zuma après ses remaniements aux Finances
Des milliers de personnes ont manifesté leur mécontentement mercredi dans plusieurs villes sud-africaines pour réclamer la démission du président Jacob Zuma, qui a plongé l’économie de son pays dans la tourmente en limogeant son ministre des Finances.
En effet, la semaine dernière, M. Zuma avait congédié le respecté ministre des Finances, NhlanhaNene pour le remplacer à ce poste clé par un député inexpérimenté, David van Rooyen. Un changement qui avait créé un vent de panique sur les marchés. Et comme si ce n’était pas suffisant, quatre jours plus tard, celui est remplacé par l’ancien ministre des Finances de 2009 à 2014, Pravin Gordhan.
Âgée de 55 ans, Theresa Giorza venue manifester à Johannesburg aux côtés d’environ 2.000 personnes, explique que :
« Nous étions plein d’espoir en 1994 » mais « avec le temps, beaucoup de gens ont commencé à sentir que ça n’allait pas. Les choses n’ont fait qu’empirer depuis ».
Ces remaniements intempestifs du président Zuma a mis en déroute les marchés et renforcé les oppositions à son encontre. Déjà ébranlé par des scandales de corruption, une économie en récession, il est accusé de ternir l’héritage de Nelson Mandela.
La nomination M. Van Rooyen aux Finances a alimenté les craintes que les partisans corrompus de M. Zuma fassent la loi au sein du gouvernement.
« C’était une nouvelle tentative pour affaiblir la démocratie », a estimé Zwelinzima Vavi, une des organisatrices de la manifestation, pour qui le président Zuma n’est pas à la hauteur.
On pouvait lire sur les pancartes brandies à Johannesburg,« 21 ans de régime non démocratique » ou « Zuma dehors ». Notons que d’autres manifestations ont eu lieu au Cap et à Pretoria.
Précisons que cette crise est l’une des pires depuis l’accession du président Zuma au pouvoir en 2009, le rand sud-africain a atteint son plus bas taux historique face au dollar et à l’euro. Le rendement des taux sud-africains a dépassé 10%, une première dans l’économie la plus avancée d’Afrique.
Mercredi, dans un discours prononcé à l’occasion de la fête nationale du Jour de la réconciliation, le président Zuma n’a pas abordé la question du déclin financier, tout en déclarant que le travail « continuait pour développer l’économie afin de créer de l’emploi… malgré la situation difficile due au contexte économique mondial ».
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Source : Afrique360
