Turquie: des populations dans les rues pour contester les résultats du référendum
Au moins 2 000 personnes se sont réunies, lundi soir, dans les rues d’Istanbul, pour contester le résultat du référendum sur le renforcement des pouvoirs du président Recep Tayyip Erdogan, passé à une très courte majorité la veille.
Le camp du « non » ne veut pas baisser les bras en Turquie. Ce sont un peu plus de 2000 personnes qui sont descendues dans les rues pour contester le résultat du référendum.
En scandant « côte à côte contre le fascisme », elles ont arpenté les rues de Kadiköy, sur la rive asiatique d’Istanbul, puis se sont dirigées vers le siège du Haut conseil électoral (YSK), qui a validé la courte victoire du « oui ».
« Erdogan voleur ! »
Un millier de personnes étaient simultanément réunies à Besiktas, sur la rive européenne, un autre bastion laïc et anti-Erdogan de la métropole qui, à l’instar d’autres grandes villes, a penché en faveur du « non » (51,4 %).
À Besiktas, les manifestants brandissaient des tracts sur lesquels il était inscrit « Nous avons raison, le non gagnera ». Au cours de leur marche, ils scandaient « Erdogan voleur ! », « le ‘non’ n’est pas fini », et « le ‘non’ a gagné », des slogans qui circulent largement sur les réseaux sociaux.
Dans les rues où passaient les manifestants, aux fenêtres des appartements, les gens tapaient sur des casseroles avec des ustensiles de cuisine, en signe de solidarité.
Le pouvoir prolonge l’état d’urgence
La police est restée globalement discrète lors de ces manifestations, tout en mettant en garde contre l’utilisation de slogans jugés insultants. D’autres rassemblements de ce type, plus modestes, ont eu lieu un peu partout dans le pays. Les médias turcs ont rapporté que 13 personnes ont été interpellées à Antalya, dans le sud du pays, ville dans laquelle le « non » est largement arrivé en tête (59,1 %).
La victoire du « oui » a été immédiatement contestée par les deux principaux partis de l’opposition, le CHP (social-démocrate) et le HDP (prokurde), qui ont dénoncé des « manipulations » pendant le scrutin.
L’opposition y a vu une manœuvre rendant possibles des fraudes.Tard lundi soir, le Conseil national de sécurité, dirigé par le président turc, a prolongé pour trois mois l’état d’urgence en vigueur depuis la tentative de putsch de juillet dernier