Découvrez le légendaire Tala André Marie le « Steve Wonder » de l’Afrique
A peine âgé de 15 ans, le célèbre musicien André Marie Tala avait déjà presque tout perdu. Alors qu’il n’a que quatre ans, en 1954, il perd sa mère. Son père mourra douze années après. Comme si cela ne suffisait pas déjà comme peine, André Marie ne voulait plus voir tout le mal que lui montrait le monde, orphelin abandonné à lui-même, il perd la vue à l’âge de 15 ans. Il souffrait déjà de voir les ténèbres l’environner, il va désormais souffrir de ne plus rien voir. Mais il va faire de son handicap un support sur lequel il va bâtir une longue et riche carrière d’artiste musicien.
La culture de la musique est ce qui est resté en lui au moment même où il avait presque tout perdu. La musique qui l’a toujours habité, avec laquelle on pense qu’il serait né. Car à trois ans, selon ses propres mots, il jouait déjà du tambour. Il fabriquait lui même ses instruments de musique avec des outils de fortune, pour exprimer par des sonorités »ce que les dieux de ses ancêtres lui dictaient dans les pensées ».
Il persiste et signe dans son art, sa passion, qui deviendra très vite son métier, son amour. Il fonde le groupe Rock Boys qui deviendra Blacks Tigers. Groupe dans lequel on va retrouver un certain guitariste hors pair dénommé Sam Fan Thomas. Les premiers pas d’une carrière international se dessinent.
L’histoire veut que ce soit sa rencontre avec le légendaire Manu Dibango à 20 ans qui lui ouvre les portes du monde. Le géant chauve lui conseille de se rapprocher des producteurs français qui ne peuvent résister à ce talent inexprimable. Tout se passe comme prévu, le prince du Bend Skin signe un contrat en major avec Philips. En 1972, alors qu’il n’a que 22 ans, il vend 120 000 disques, l’équivalent actuel du disque de platine en France. Le titre Sikati devient un succès planétaire.
Sans attendre, l’année suivante il récidive avec l’album Hot Koki. C’est à ce moment que la renommée viendra s’ajouter à son succès déjà indiscutable. Le célèbre américain James Brown le plagie dans son titre Hustle.
André Marie Tala va fêter en avril prochain ses 45 ans de carrière, avec une lourde production discographique de près de 20 albums les uns aussi riches que les autres. Sa richesse est sa qualité à être éclectique. Son inspiration musicale a été influencée par les inspirations occidentales, mais il n’a jamais renoncé aux codes de son entourage tout le temps où il était sous les commandes des maisons de disques étrangères.
Les titres comme « rouge à lèvres », « hot koki », « je vais à Yaoundé », « Binam », « Arabica »…en disent long. Sa capacité à se renouveler et à s’ouvrir aux nouvelles générations font aussi son charme. Sa collaboration en l’occurrence avec Coco Argentée en est une preuve évidente. André Marie Tala reste aux yeux du monde, comme l’un des plus grands patrimoines de la musique d’Afrique Noire.
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