Nigeria / Dadas : ces enfants mystiques nés avec des dreadlocks naturels qui ne doivent jamais être coupés
Ces enfants sont spéciaux et ont des pouvoirs uniques et spirituels comme le don de guérison, une intelligence remarquable et une force physique extraordinaire.
Connus sous le nom de Dada dans la culture Yoruba au Nigeria, ces enfants sont nés avec des cheveux naturellement emmêlés.
Leurs cheveux ressemblent à des dreadlocks et sont difficiles à coiffer. Les habitants de la région croient que leur force et leur bonne santé générale sont liées à leurs cheveux et qu’il ne faut donc pas les toucher.
Les Igbos du Nigeria les appellent « Elena », ce qui signifie « enfant-roi », un nom qui leur est donné en grande partie à cause de la nature de leurs cheveux qui sont comparés à une couronne et aussi à cause de la conviction que ces enfants possèdent une grande force.
Les dadas sont connus pour être très fragiles et il leur faut beaucoup de soin, surtout quand ils sont encore très jeune.
Les Igbos observent de nombreuses règles traditionnelles en ce qui concerne les dadas. Par exemple, on croit que si les cheveux d’un enfant dada sont peignés ou coupés, l’enfant tombe très malade et peut même mourir.
En dehors de la mère d’un dada, aucune autre personne ne doit toucher les cheveux de ces enfants. Si une autre personne touche les cheveux par erreur, elle doit donner de l’argent à l’enfant ou attacher un cauris à ses cheveux pour l’empêcher de tomber malade.
Les familles traditionnelles nigérianes croient en outre que leurs enfants dada sont des dieux et les envoient vivre dans les sanctuaires avec les porte-paroles des dieux.
Ceux-ci décident alors de leur sort. Certains ne touchent pas à leurs cheveux et vivent dans le sanctuaire pour le reste de leur vie et prennent même parfois la relève du porte-parole après sa mort.
D’autres se font raser les cheveux. La plupart d’entre eux se font raser les cheveux avant la puberté ou l’âge adulte.
Le rasage des cheveux d’un dada doit toutefois s’accompagner d’un rituel spécial qui est généralement accompli par un grand prêtre des dieux.
Une fois le rituel accompli, les cheveux du dada sont recueillis dans un pot d’eau contenant des herbes spéciales et conservés par les parents de l’enfant. Un enfant qui n’est pas soumis à ce rituel meurt dans les trois jours suivant le rasage.
Ces derniers temps, les parents chrétiens préfèrent confier le rasage à un prêtre catholique.
On pense, en particulier dans les communautés Igbo, que les enfants dadas sont la réincarnation de divinités et d’autres grands hommes et femmes, ce qui explique que ces enfants vivent souvent en isolement.
La tendance est en train de changer car, avec l’avènement de la modernisation, nombre d’entre eux sont désormais largement acceptés dans les sociétés traditionnelles.
Crédit photo : facetofaceafrica