La compagnie Boeing a annoncé mercredi qu’elle verserait 100 millions de dollars sur plusieurs années aux gouvernements locaux et aux organisations à but non lucratif pour aider les familles et les communautés touchées par les accidents mortels de ses 737 MAX en Indonésie et en Ethiopie.
Ce geste semble être un pas vers la réparation de l’image du plus grand fabricant d’avions du monde, qui a été entachée après le crash du 737 MAX d’Ethiopian Airlines en mars, cinq mois seulement après l’accident du 737 MAX de Lion Air en Indonésie. Les deux accidents ont tué au total 346 personnes.
Boeing est la cible d’une enquête criminelle du département de la Justice des États-Unis sur la fabrication du 737 MAX, les sondes réglementaires et plus de 100 poursuites intentées par les familles des victimes.
Le paiement pluriannuel est indépendant des poursuites et n’aurait aucune incidence sur les litiges, a déclaré un porte-parole de Boeing.
Ces 100 millions de dollars, soit moins que le prix courant d’un 737 MAX 8, sont destinés à financer l’éducation, les dépenses quotidiennes et le préjudice subi par les familles des victimes. Ils serviront aussi à financer les programmes communautaires et le développement économique dans les communautés touchées, a indiqué Boeing. La société n’a pas précisé quelles autorités ou organisations recevraient l’argent. Bon nombre des passagers à bord du vol d’Ethiopian Airlines étaient des travailleurs humanitaires.
« Si l’argent est dépensé pour faire avancer le travail des gens à bord de cet avion, ce serait de l’argent bien dépensé », a déclaré Justin Green, un avocat basé à New York qui représente plusieurs des victimes du crash en Éthiopie.
Anton Sahadi, un représentant des parents des victimes de l’accident de Lion Air a déclaré que les familles appréciaient l’offre, mais que cela ne signifiait pas qu’elles mettraient fin aux poursuites judiciaires.
« Nous continuerons à nous battre pour nos droits devant les tribunaux. Boeing fait ce geste pour reconstruire son image », a-t-il déclaré.
Après l’accident de Lion Air le 29 octobre 2018, Boeing a commencé à développer un logiciel qui corrige un système de prévention des décrochages appelé MCAS qui aurait joué un rôle dans cette catastrophe, ainsi que dans celle d’Ethiopian Airlines.
Les 737 MAX sont cloués au sol depuis le milieu du mois de mars dernier après le deuxième accident et les organismes de réglementation doivent approuver les réparations et la nouvelle formation des pilotes avant que les avions puissent à nouveau voler.
Mais pas plus tard que le mois dernier, les régulateurs ont identifié un nouveau problème qui retardera le vol commercial des 737 MAX jusqu’en octobre au plus tôt.
Crédit photo : lavoixdunord