La CPI va ouvrir une enquête sur les crimes au Burundi
La Cour Pénale Internationale a autorisé jeudi qu’une enquête soit ouverte sur de possibles crimes contre l’humanité au Burundi.
Accord des juges de la Cpi pour l’ouverture de l’enquête
Le jeudi 09 novembre, le tribunal de la CPI dans un communiqué officiel annonçait que la Cour ouvrira une enquête sur des crimes commis au Burundi ou par des ressortissants burundais à l’extérieur de leur pays depuis le 26 avril 2015 et ce, jusqu’au 26 octobre 2017. L’accord des juges de l’institution avait été recueilli pour l’ouverture de cette enquête, qui concerne des crimes contre l’humanité.
Déjà au cours de l’année 2016, en Octobre, la procureure de la CPI, Fatou Bensouda avait lancé un examen préliminaire sur des meurtres, tortures et viols susceptibles de constituer des crimes de guerre au Burundi.
Climat dans le pays
Cette enquête intervient dans un pays plongé dans des violences et une grave crise depuis l’annonce en 2015 du président Pierre Nkurunziza de briguer un troisième mandat. La situation qui en a découlé a profondément plongé le pays dans le chaos. En effet, au moins 1 200 personnes ont trouvé la mort, ensuite on a assisté à la détention illégale de milliers de personnes et la torture de milliers, des centaines de disparitions ainsi que le déplacement de plus de 400 000 personnes entre avril 2015 et mai 2017, d’après les estimations de la CPI.
Retrait de la CPI
Cette enquête pourrait étonner plus d’un. En effet, le Burundi a quitté la CPI le 27 Octobre dernier. Le gouvernement avait annoncé que la CPI menaçait les institutions de son pays et nuisait à son indépendance. Suite à cette annonce, le gouvernement burundais a réagi : « La CPI, corrompue, vient de se tirer encore une balle dans le pied. La tricherie saute aux yeux. Sans doute que le Burundi sortira vainqueur de cette bataille, c’est la dernière carte de l’Occident » a réagi le responsable de la communication présidentielle burundaise Willy Nyamitwe sur Twitter.
Le Burundi a certes quitté la CPI mais cette dernière reste compétente pour la période avant le 27 Octobre, date de retrait du pays.