CPI/ Procès Gbagbo : » Gbagbo avait le contrôle absolu de l’armée ivoirienne », dixit Philippe Mangou
Cité comme un témoin clé dans ce procès, le général Phillipe Mangou, était à la barre lundi 25 septembre 2017. Il a livré certains secrets sur le fonctionnement de l’armée durant la période de crise.
»Je n’avais pas le contrôle total de l’armée car le président Laurent Gbagbo avait réquisitionné toutes les unités. Dogbo Blé, le général de la Garde Républicaine assistait rarement aux réunions que je convoquais ».
»Ce dernier a assisté à 2 réunions sous mon commandement. La plupart du temps, il était représenté car toujours auprès du chef de l’Etat », a indiqué le général Philippe Mangou.
S’agissant du Centre des opérations et de sécurité (CECOS), unité d’élite créée pour lutter contre le grand banditisme, le témoin a révélé : « cette unité était placée sous les ordres du général Djé Bi Poin. Je n’avais pas de contrôle sur ces hommes. Cette unité avait une dotation particulière en armes. Ces hommes possédaient des mitrailleuses lourdes capables de tirer jusqu’à 1200 mètres. Des grenades défensives et offensives ainsi que des lances roquettes », a confié le général Mangou.
Relativement aux missions de la Garde républicaine, le témoin a affirmé : « Je n’étais pas le responsable direct de cette unité. Je sais juste que la Garde républicaine a été réquisitionnée par le chef de l’Etat pour l’exécution de ses missions régaliennes ».
A la question de savoir comment communiquait-il avec l’ex-chef de l’Etat Laurent Gbagbo, Philippe Mangou a indiqué : « On échangeait sur le fixe de la présidence ou on se rencontrait au palais ou à sa résidence mais jamais je ne l’ai appelé sur son téléphone portable ».
Rappelons que l’ex-chef d’Etat major sous Laurent Gbagbo, aujourd’hui ambassadeur de la Côte d’Ivoire au Gabon est un témoin à charge dans ce procès.
Emeraude ASSAH