Côte d’Ivoire : voici pourquoi le président Ouattara a gracié Laurent Gbagbo
Le président ivoirien Alassane Ouattara a annoncé samedi qu’il avait accordé une grâce présidentielle à son rival de longue date Laurent Gbagbo, dans le cadre d’une campagne de réconciliation avec ses prédécesseurs avant les élections de 2025.
Laurent Gbagbo, président de 2000 à 2011, est rentré en Côte d’Ivoire l’an dernier après avoir été acquitté en 2019 par La Haye des accusations de crimes de guerre pour son rôle dans une guerre civile déclenchée par son refus de reconnaître sa défaite après les élections de 2010.
De retour au pays, il encourait toujours une peine de 20 ans de prison pour une condamnation de 2019 liée au vol de fonds de la banque centrale d’Abidjan pendant la période postélectorale. Il a toujours nié ces accusations.
« Afin de renforcer davantage la cohésion sociale, j’ai signé un décret accordant une grâce présidentielle à Laurent Gbagbo », a déclaré Ouattara dans un discours télévisé à la nation avant la célébration de la journée de l’indépendance.
Il a ajouté qu’il avait également demandé le dégel des avoirs de son prédécesseur et le paiement des arriérés de sa rente présidentielle à vie.
Le président Ouattara a également signé un décret pour la libération conditionnelle de deux des plus proches associés de Gbagbo, l’ancien chef de la marine Vagba Faussignaux et l’ancien commandant d’une unité clé de la gendarmerie, Jean-Noël Abehi, tous deux condamnés pour leur rôle dans les troubles postélectoraux.
L’annonce de cette grâce intervient quelques semaines seulement après une rencontre, le 14 juillet, entre Ouattara, Gbagbo et Henri Konan Bedie.
Ouattara, dans son discours de samedi, a décrit cette occasion comme une « rencontre fraternelle » au cours de laquelle ils ont « discuté, dans une atmosphère amicale, des questions d’intérêt national et des voies et moyens de consolider la paix dans notre pays. »
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Crédit photo : bloomberg