Côte d’Ivoire: Visé par un mandat d’arrêt, l’opposant Guillaume Soro empêché d’atterrir à Abidjan
Guillaume Soro vient d’atterrir au Ghana à Accra, confirme son porte-parole Alain Lobognon en conférence de presse. L’ex-chef de la rébellion ivoirienne Guillaume Soro, qui vient de passer six mois à l’étranger, n’a pas pu atterrir en Côte d’Ivoire, comme prévu.
Les autorités ivoiriennes ont émis un mandat d’arrêt contre Guillaume Soro pour « tentative d’atteinte à l’autorité de l’Etat et à l’intégrité du territoire national », a annoncé le procureur de la République Richard Adou sur la télévision publique ivoirienne.
Des « éléments en possession des services de renseignement » établissent « clairement que le projet devait être mis en œuvre incessamment », a affirmé le procureur, sans toutefois donner davantage de détails.
L’ancien président de l’Assemblée nationale, qui devait regagner Abidjan ce lundi après-midi, a finalement dû interrompre son voyage à Accra.
« Le comité d’organisation a décidé du report du retour de M. Soro du 22 au 23 décembre (….) La préfecture de police a relevé la focalisation et la mobilisation des services officiels de l’Etat sur cette visite officielle du chef de l’Etat français » du 20 au 22, selon un communiqué publié par le député Alain Lobognon, membre du parti de Soro, Générations et peuples solidaires (GPS).
Guillaume Soro, est également visé par une information judiciaire pour « détournement de deniers publics, recel et blanchiment de capitaux portant sur la somme de 1,5 milliard de francs CFA » a déclaré le procureur. « Quinze » de ses partisans « ont été arrêtés » lundi par les forces de l’ordre, dont le député Alain Lobognon, le bras droit de M. Soro, « mais pour des dossiers complètement différents », a précisé le magistrat.
Agé de 47 ans, M. Soro, qui a annoncé depuis l’Europe sa candidature à la présidentielle de 2020, devrait lancer sa campagne en Côte d’Ivoire. Ancien Premier ministre (2007-2012) et ancien président de l’Assemblée nationale (2012-2019), il a rompu les ponts en début d’année avec le président Alassane Ouattara et la coalition au pouvoir, Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP).
Il avait décalé d’un jour son retour en Côte d’Ivoire où il devait arriver le 23 décembre, en raison de la visite du président français Emmanuel Macron dans le pays.