Côte d’Ivoire: Violents affrontements entre la Police et les étudiants
Comme annoncé à la suite de leur manifersation du 13 septembre dernier, les étudiants ivoiriens sont descendus dans les rues à la suite de l’appel lancé par la FESCI (Fédération Estudiantine et Scolaire de Côte d’Ivoire)
Ils ont investi les rues d’Abidjan ce lundi, pour manifester contre une « hausse abusive des frais d’inscription » pour la rentrée.
À Cocody, quartier qui abrite l’université Félix Houphouët-Boigny et ses campus, la police a lancé des gaz lacrymogènes et utilisé des jets d’eau pour disperser les étudiants qui avaient établi des barrages. Ces derniers ont également répliqué en jetant des pierres sur les forces de l’ordre.
Nous projetions une marche vers les bureaux du ministère de l’Éducation pour dénoncer des cotisations qui s’élèvent à 20 000 FCFA (30,5 euros) en plus des 6 000 FCFA (9,15 euros) normalement perçus pour les droits d’inscriptions,
a affirmé à l’AFP Sylvère Kennedy, responsable à la Communication de la puissante Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (Fesci). « Nous disons non à cette escroquerie rentable et organisée, cautionnée par le ministère », a-t-il ajouté.
Un autre syndicaliste a fait état d’une « hausse artificielle », chaque établissement faisant payer des « frais » supplémentaires, au-delà du coût d’inscription qui revient à l’État.
« Non respect des normes de l’éducation »
Mercredi, des échauffourées avaient déjà eu lieu entre forces de l’ordre et étudiants, pour les mêmes raisons. Ces affrontements ont fait plusieurs blessés parmi les étudiants, selon une source syndicale.
La ministre ivoirienne de l’Éducation Kandia Camara a assuré qu’il n’y avait « aucune augmentation » des droits d’inscription. Elle a même menacé « d’engager des poursuites judiciaires à l’encontre de Fulgence Assi, secrétaire général de la Fesci, après des casses perpétrées dans certains établissements ».
De son côté, Fulgence Assi a menacé de porter plainte contre la ministre de l’Éducation devant l’Unesco, pour « non respect des normes de l’éducation ».
Les affrontements entre étudiants et forces de l’ordre ne sont pas rares en Côte d’Ivoire. La Fesci, sulfureux syndicat jugée à tort ou à raison proche de l’ex-président Laurent Gbagbo, est souvent à l’origine de manifestations parfois violentes.