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Côte d’Ivoire : Une cliente poursuit son marabout pour harcèlement s€xuel

Côte d’Ivoire : Une cliente poursuit son marabout pour harcèlement s€xuel

Le 15 octobre 2024, Sali, une jeune femme d’une vingtaine d’années, a comparu devant le tribunal d’Abidjan-Plateau en Côte d’Ivoire pour dénoncer son marabout, Karamoko, qu’elle accuse de harcèlement s€xuel et moral.

Le prévenu, père de cinq enfants et âgé de 41 ans, aurait profité de la vulnérabilité de la jeune femme pour tenter de l’exploiter.

Devant le juge, Sali a expliqué avoir consulté Karamoko après que celui-ci lui eut affirmé qu’elle était en danger et qu’un malheur risquait de s’abattre sur elle.

« Prise de peur, je lui ai demandé d’annuler cette mauvaise chose, et il m’a demandé 15 000 francs CFA pour éloigner le mauvais sort », a-t-elle déclaré.

Les choses ont cependant rapidement pris une tournure plus inquiétante. Sali affirme que Karamoko lui aurait exigé une relation s€xuelle, affirmant que cela était nécessaire pour garantir le succès du rituel. Il aurait également proposé d’appliquer une potion sur son corps en la mélangeant à du beurre de karité, ce que la jeune femme a catégoriquement refusé. Face à son rejet, le marabout aurait commencé à la menacer, prétendant qu’il pourrait invoquer des mauvais esprits contre elle.   

Effrayée par les menaces, Sali a confié la situation à son aîné, qui s’est rendu chez le marabout pour le confronter. En représailles, Karamoko se serait à son tour déplacé au domicile de sa cliente pour «régler des comptes ». Ce comportement a poussé Sali à porter plainte, menant à l’arrestation du marabout le 8 octobre 2024.   

Karamoko, lors de son audition, a rejeté les accusations de harcèlement. Selon lui, Sali l’aurait initialement consulté pour des problèmes de santé, notamment un fibrome et des douleurs abdominales. Le marabout affirme lui avoir préparé un médicament traditionnel facturé 15 000 francs CFA, somme qu’elle n’aurait pas intégralement payée.

Il assure également que les menaces à son encontre de la part de l’aîné de Sali l’ont poussé à se rendre chez elle, non pas pour des représailles, mais pour obtenir réparation.

« Je suis un homme marié, et j’aime ma femme, je ne lui ai jamais demandé de coucher avec moi », a-t-il soutenu devant le tribunal.   

Après avoir entendu les deux parties, le juge a décidé de renvoyer l’affaire au vendredi 18 octobre 2024 pour la comparution de témoins.

L’issue de ce procès reste à suivre, alors que les accusations de harcèlement s€xuel et moral posent de sérieuses questions sur l’exploitation de la vulnérabilité des clients par certains praticiens spirituels.

Felicia Essan

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