Côte d’Ivoire-Société/ Santé: plus de 230 000 avortements sont pratiqués
Plus de 230 000 avortements sont pratiqués chaque année en Côte d’Ivoire, selon une enquête de Performance monitoring for action (PMA), un projet conduit par l’École nationale supérieure de statistiques et d’économie appliquée (ENSEA).
Cette enquête sur l’avortement de PMA, réalisée avec l’appui financier de la Fondation Bill et Melinda Gates, sur la période de 2018 à 2020 en Côte d’Ivoire, révèle que l’avortement, autorisé que pour sauver la vie de la mère ou en cas de viol, est courant en Côte d’Ivoire.
Les résultats de cette enquête ont été présentés, jeudi 29 juillet 2021, dans les locaux de l’ENSEA à Abidjan, par le chercheur principal Dr Raimi Fassassi, qui insiste que l’avortement est courant mais risqué pour de nombreuses femmes en Côte d’Ivoire.
L’étude ressort que 4% des femmes en âge de procréer ont recours à l’avortement chaque année, soit plus de 230 000 avortements par an. La majorité de ces avortements sont considérés comme les plus à risques.
Elle indique aussi que 38% des naissances ou grossesses actuelles sont non désirées et l’incidence de l’avortement en 2018 était estimée entre 28 et 41 pour mille femmes âgées de 15 à 49 ans soit entre 158 321 et 230 942 avortements par an.
Il a souligné que plus de six avortements sur dix en Côte d’Ivoire sont à risque, car impliquant des méthodes non-recommandées et des sources non-cliniques. La motivation des femmes étant motivée par les coûts des méthodes et des facteurs sociaux.
Les femmes défavorables, en situation de pauvreté, et qui vivent en milieu rural, sont plus susceptibles d’avoir recours à l’avortement à risque. Les femmes entre âgées entre 20 et 29 ans (49%) sont plus concernées par ce fléau.
Le texte mentionne que les avortements impliquant des méthodes non-recommandées (toute méthode autre que l’avortement chirurgical ou médicamenteux) dans des espaces non-cliniques, causent environ 10% des décès maternels chaque année.
Près d’une adolescente sur trois a des représentations sociales négatives vis-à-vis de l’utilisation de la planification familiale (PF) chez les jeunes filles. Les jeunes filles qui utilisent la PF sont taxées d’avoir « des mœurs légères ». La mise en œuvre du projet a par ailleurs bénéficié de l’appui technique de l’Institut Gates et Jhpiego. L’objectif du projet PMA est de faire progresser les connaissances relatives à la dynamique contraceptive et à la santé de la reproduction sur le plan programmatique.