Retour de Gbagbo : Ouattara manque l’occasion de faire un grand pas vers la réconciliation nationale
Laurent Gbagbo est rentré en Côte d’Ivoire le jeudi 17 juin après avoir passé dix ans hors de son pays. Plusieurs membres de son parti et des cadres des partis politiques de l’opposition étaient présents à l’aéroport pour accueillir le patron du Front populaire Ivoirien (FPI). Le gouvernement, qui ne cesse d’employer le terme « réconciliation » dans ses discours, a brillé par son absence en ce jour historique marquant l’histoire politique de la Côte d’Ivoire.
La Cour pénale internationale (CPI) a confirmé le 31 mars l’acquittement de l’ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo qui était accusé de crimes contre l’humanité. Il est donc libre de rentrer dans son pays. Il avait été arrêté en avril 2011 et transféré à La Haye en novembre de la même année, à la suite des violences déclenchées lors de l’élection présidentielle de 2010.
Il avait été transféré à la Cour Pénale Internationale pour des supposés crimes contre l’humanité, commis lors des élections présidentielles de 2010. L’homme a regagné Abidjan depuis le jeudi dernier. Les personnalités politiques présentes à son arrivée sont celles de sa famille politique et des membres et cadres du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire PDCI-RDA dirigé par Henri Konan Bédié.
Le gouvernement, comme l’on a pu le constater n’a mandaté aucun ministre pour le représenter à cet événement important. Pour plusieurs hommes politiques et analystes, l’arrivée de Laurent Gbagbo pouvait donner un coup d’accélérateur à la réconciliation tant clamée sur les rives de la lagune Ebrié. Cela, si le gouvernement usait de malice.
L’on se rappelle qu’à quelques jours de son arrivée, le ministre de la réconciliation, Kouadio Konan Bertin avait indiqué que tout ce qui l’importait était d’aller chercher Laurent Gbagbo à l’aéroport et l’emmener chez lui, à son arrivée à Abidjan. Ce geste aurait justifié un tant soit peu l’importance du portefeuille du ministère de la réconciliation, créé dans l’optique de renouer le vivre ensemble et favoriser un climat social stable.
La création de ce portefeuille ministériel démontre aisément la volonté du Président de la République, Alassane Ouattara et du gouvernement à reconcilier l’ensemble des ivoiriens. Mais la réalité des événements suscite de lourdes interrogations.
L’actualité politique ivoirienne varie semblablement aux couleurs du fameux caméléon, l’on ose croire que des événements marquants iront dans le sens de ce que l’on nomme « la réconciliation nationale ».
Photo: Jeune Afrique