Côte d’Ivoire / Mission ONU, CEDEAO et UA à Abidjan : les vérités crues de Boni Claverie aux émissaires
Depuis le 4 octobre des émissaires de l’UA (Union africaine), de la CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) et des Nations unies séjournent en Côte d’Ivoire dans le but d’apaiser les tensions politiques dans le pays. Danièle Boni Claverie, présidente de l’URD qui milite pour le report des élections est montée au créneau dans l’optique d’inviter les émissaires à prendre de bonnes décisions.
Lundi après leur rencontre avec le Président de la République, Alassane Ouattara, les émissaires, devant un parterre de journalistes ont décliné l’objectif principal de cette mission jugée importante.
« Notre mission est une mission d’implication auprès des acteurs politiques, ainsi que des parties prenantes pour nous assurer de la tenue d’élections apaisées, paisibles, crédibles et inclusives », a déclaré le chef de la délégation.
Pour l’ancienne ministre de la communication, à l’heure actuelle, il ne s’agit pas de parler d’une élection inclusive, transparente, car pour elle cela relève d’un « vœu pieu ». « Les Ivoiriens veulent vivre en paix, ils ne veulent plus mourir pour un scrutin fut-il présidentiel, mais ils ne sont pas prêts à accepter qu’une élection biaisée leur impose frauduleusement un choix dont ils ne veulent pas. C’est pourquoi le temps des missions de bons offices semble révolu. Il est temps que la CEDEAO et l’UA prennent leurs responsabilités », a déclaré Danièle Boni Claverie.
Se prononçant sur la candidature jugée illégale du Chef de l’Etat, Alassane Ouattara, celle -ci a fait savoir que « le 3e mandat constitue un recul démocratique qui bat en brèche les principes de bonne gouvernance et de démocratie que défend le Protocole additionnel de cette Institution ».
La présidente de l’Union Républicaine pour la Démocratie (URD) a aussi invité la CEDEAO à se mettre en mission face aux aspirations profondes des peuples africains. « La prise de conscience collective qui secoue les sociétés africaines et les amène à contester violemment est la traduction d’une aspiration à voir la CEDEAO être au service des peuples plutôt que de sembler être à la disposition d’un club privé de chefs d’État », dit-elle.
La mission conjointe a procédé ce mardi à une série de rencontre avec les différents responsables politiques, les responsables de la Commission Electorale Indépendante (CEI) et les patrons de la société civile.
Notons que l’élection présidentielle est prévue pour le 31 octobre prochain et sur les quatre candidats retenus pour le scrutin, Henri Konan Bédié, président du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et Chef de l’opposition ainsi que Affi N’guessan, Président du Front Populaire Ivoirien (FPI) entendent se retirer en raison de plusieurs désaccords, dont la recomposition de la CEI.