Cote d’Ivoire: la liberté de la presse est-elle en danger?
Depuis vendredi 05 mai, les députés ivoiriens et le ministre de la communication et des TICs, Bruno Koné, examinent un projet de loi sur une ré-pénalisation des délits commis par voix de presse en Cote d’Ivoire.
L’on se souvient qu’en 2002, le Conseil des ministres ivoirien, alors présidé par Laurent Gbagbo avait adopté le projet de loi visant à dépénaliser les délits de presse en Côte d’Ivoire.
Le nouveau texte, qui venait remplacer les dispositions de la loi antérieure, datant du 31 décembre 1991, et jugées « trop répressives et même attentatoires à la liberté de la presse », allait ainsi mettre fin aux peines d’emprisonnement en matière de délit de presse.
En outre il était question de promouvoir l’éthique et la déontologie du journalisme et également de responsabiliser le journaliste dans l’exercice de sa profession.
Cette loi a été saluée par le monde de la presse.
16 ans après, la liberté de la presse en Côte d’Ivoire risque de n’exister que de nom car les députés ivoiriens examinent un projet de loi qui risque de replonger le 4e pouvoir dans les années 91.
Le journaliste qui se veut trop critique risque maintenant de se voir ouvrir grandement la porte de la DST ou de la MACA au moment où les organisations internationales jugent insuffisantes les réglementations en matière de liberté de la presse. Chers députés, la presse vous regarde.
Rappelons que la Côte a gagné 5 places dans le classement RSF de 2016.
Il est à noter qu’une forte mobilisation des journalistes a été observée le 3 mai dernier en marge de la fête de la liberté de la presse, afin de dénoncer les abus contre les journalistes. Cela fait suite à l’arrestation il y a quelques semaines de 6 journalistes.