Côte d’Ivoire: La stratégie de Soro Guillaume pour sortir de la crise
Alors que plusieurs de ses collaborateurs ont été limogés et que la tension au sein du RHDP fait toujours rage, le président de l’Assemblée Nationale ivoirienne, Guillaume Soro, est rentré à Abidjan, ce Jeudi 20 Juillet après une tournée en Europe dans le cadre du Parlement de la Francophonie.
L’ex-Chef de la rébellion ivoirienne a lancé un appel à la réconciliation nationale. Il s’est dit prêt à aller demander pardon à tous les acteurs politiques notamment Le président ivoirien Alassane Ouattara, Le président du PDCI Henri Konan Bedié et l’ex-Président Laurent Gbagbo.
« Pour ma part, j’ai décidé de demander, une fois de plus, pardon aux Ivoiriens, pour tout ce que, depuis 2002, j’ai pu consciemment ou inconsciemment commettre comme offenses à ce peuple qui a tant souffert. J’adopterai la même approche du Pardon et j’irai demander Pardon à mes aînés les présidents Henri Konan BEDIE, Alassane OUATTARA et aussi Laurent GBAGBO pour tous les torts, manquements ou offenses que moi-même ou mes proches ont pu causer à chacun d’entre eux spécifiquement. »
Cette déclaration du PAN Soro Guillaume, en dit long, mais qui intervient dans un contexte de tension dans le pays où les récentes mutineries ont dégradé l’image de la Côte d’Ivoire et ulcéré l’actuel chef de l’Etat Alassane Ouattara. Des mutineries derrière lesquelles ses détracteurs voient la main de l’actuel président de l’Assemblée nationale Guillaume Soro.
Au-delà de l’appel au pardon et à la réconciliation qui est toujours de bon aloi dans un pays qui depuis 15 ans n’arrive pas à oublier les crises passées, on se demande bien quel peut être la logique de ce communiqué de Guillaume Soro.
Selon plusieurs observateurs, cette déclaration est en fait une stratégie pour Guillaume Soro. En effet le PAN qui sent l’étau se resserrer autour de lui et de son équipe, chercherait à mieux asseoir l’autorité du chef de l’Etat.
Aussi, avec cet appel, Soro laisse-t-il entendre qu’il a bien entendu le message et de plus il offre au pays le visage de l’humilité et du rassemblement au-delà de tous les clivages politiques qui sont de plus en plus nets en ce moment. Une sorte de pari sur l’avenir politique où en 2020 la Côte d’Ivoire devra se trouver un champion aussi rassembleur que possible.
Guillaume Soro se rêverait sans doute un destin à la « Jupiter » en jouant les dégagistes de la vieille classe politique comme vient de le faire Emmanuel Macron.
Mais Abidjan n’est pas Paris, et en ce moment, celui qui fait parler la foudre et tonner le ciel, il semble que ce soit encore l’actuel pensionnaire du palais présidentiel.
Toute fois la nomination d’Hamed Bakayoko à la tutelle de la défense apparaît comme une façon de faire barrage à Soro Guillaume, qui, dit-on, contrôle une bonne partie de l’armée.
