La procureure de la Cour pénale internationale a fait appel lundi de l’acquittement de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo pour les violences post-électorales qui ont fait environ 3 000 morts.
Laurent Gbagbo, premier chef d’Etat à être jugé à La Haye, et son ancien ministre Charles Ble Goude, ont tous deux été acquittés en janvier et libérés le mois suivant.
« L’appel démontrera que la chambre de première instance a commis des erreurs de droit et de procédure qui ont conduit à l’acquittement de M. Gbagbo et de M. Ble Goude pour tous les chefs d’accusation », a déclaré le bureau de la Procureure.
Les juges avaient aquitté les deux hommes « sans bien articuler et appliquer de façon cohérente une norme de preuve clairement définie », a déclaré Fatou Bensouda.
L’ancien Premier ministre ivoirien Pascal Affi N’Guessan, à la tête du Front populaire ivoirien de M. Gbagbo, a condamné cet appel.
« Ce sont des manœuvres judiciaires dilatoires et d’acharnement politique pour éloigner le plus possible Laurent Gbagbo et Charles Ble Goude du pays afin de les empêcher de participer à la vie politique ivoirienne », a-t-il déclaré à l’AFP.
Georges Armand Ouegnin, président d’une coalition pro-Gbagbo a également exprimé sa déception face à la décision de la procureure de la CPI.
« Je suis profondément déçu, mais j’ai de l’espoir », a-t-il déclaré, ajoutant que les deux hommes « sont innocents ».
« Il est important qu’ils reviennent en Côte d’Ivoire pour la réconciliation nationale ».
La Belgique a accepté d’accueillir Gbagbo, 73 ans, après sa libération en février, à certaines conditions, notamment qu’il reviendrait devant le tribunal pour tout appel de l’accusation contre son acquittement. Ble Goudé vit actuellement aux Pays-Bas dans des conditions similaires.
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