Côte d’Ivoire / La France force Ouattara et l’opposition à collaborer dans un gouvernement
La Côte d’Ivoire va-t-elle connaître un énième gouvernement d’union nationale après la violente parenthèse électorale qui vient de se dérouler ? C’est assurément vers ce schéma usité que semble se diriger la classe politique. Du moins, c’est ce que la France veut imposer à Alassane Ouattara en échange d’un soutien diplomatique permanent.
La France pousse fort en ce moment pour un gouvernement d’union nationale en Côte d’Ivoire. C’est un secret de polichinelle. Pour pouvoir obtenir une sorte d’accalmie propice à ses affaires, Paris essaie de couper la poire en deux dans la crise électorale en Côte d’Ivoire.
Une sorte de gentlemen agreement qui voudrait faire admettre l’élection de Ouattara à l’opposition. En contrepartie, Ouattara ne pourra pas se payer le luxe de gouverner seul comme il l’a fait ces dix dernières années. Des couleuvres difficiles à avaler pour les deux camps. Mais, il va falloir s’y faire et s’y préparer. En effet, après son ministre Jean-Yves Le Drian, Macron abonde dans ce sens.
« Il appartiendra au président Ouattara de définir les termes d’une vie politique pacifiée. Il devra sans doute faire des gestes d’ouverture dans la composition du prochain gouvernement ainsi qu’à l’égard des jeunes générations des partis politiques« , dit-il dans son interview avec Jeune Afrique. Il a d’ailleurs vu d’un bon œil les gestes vers Bédié et Gbagbo.
Le mot est lâché. « Gestes d’ouverture dans la composition du prochain gouvernement ». Que renferme tout cela ? La Côte d’Ivoire peut-elle se permettre de régler des problèmes fondamentaux de droit en remettant chaque fois au goût du jour le fameux » gouvernement d’union », véritable panier à crabes inopérant?
Pour les parties en conflit, c’est un passage délicat qui se prépare. Les bases militantes pourraient ne pas entrer dans ce jeu politique. Qui finit toujours par des conflits et des réconciliations de façade.