Côte d’Ivoire-Grève sociale: Les sapeurs-pompiers militaires s’invitent dans la danse
Après les militaires, les enseignants et l’ensemble des fonctionnaires de Côte d’Ivoire, les gendarmes et les sapeurs-pompiers ont décidé de s’inviter dans la mouvance de la contestation sociale. Ce lundi 23 janvier matin, les agents de la maréchaussée ont bloqué l’autoroute du nord au niveau de Yopougon, ce qui a paralysé la circulation entre Abidjan et les villes de l’intérieur. Selon l’AFP, le calme aurait été rétabli en début d’après-midi.
Du côté de Cocody, une commune située à l’Est d’Abidjan, les sapeurs-pompiers ont également bloqué la circulation. L’on ignore encore les raisons de leurs contestations mais ils auraient évoqué leurs conditions de travail et la révision de leurs grilles salariales.
La plupart des lycées et collèges publics de la capitale économique ivoirienne sont restés fermés, les professeurs refusant de donner les cours.
« Nous rentrons à la maison, nos professeurs sont en grève », ont dit à l’AFP, des lycéens à Adjamé, quartier populaire d’Abidjan. D’autres élèves avaient quitté leur établissement à Cocody, a constaté un journaliste de l’AFP.
La fronde sociale a également touché des villes de l’intérieur, notamment Bouaké, deuxième ville du pays et l’épicentre de la mutinerie militaire des dernières semaines, Daloa (centre-ouest), Gagnoa et Man (ouest) où la population se serait prise à la RTI, selon des médias ivoiriens.
A Bouaké (centre), des centaines d’élèves sont sortis dans les rues et ont paralysé la circulation.
Ils « exigent » du gouvernement ivoirien, une solution aux différentes revendications de leurs enseignants afin que ceux-ci reprennent les cours.
« Nous demandons au gouvernement de régulariser la situation des enseignants pour une reprise des cours » a affirmé à l’AFP Mamadou Soro, l’un de leur porte-parole, élève en terminal.
Kouassi Kouadio Justin, qui passe son baccalauréat cette année, se plaint à l’AFP du « retard que prennent les cours » et qualifie cette grève des fonctionnaires de « situation chaotique ».
« Nous ne savons pas pourquoi le gouvernement met tout ce temps pour résoudre le problème des fonctionnaires alors qu’ils ont réglé le problème des militaires. Ce n’est pas juste », s’est également plaint un autre élève.
Les grévistes demandent des augmentations de salaires, le paiement de certains arriérés de primes, et protestent contre une réforme des retraites intervenue en 2012 dont les premiers effets se font véritablement fait sentir en 2016, avec la mise à la retraite de fonctionnaires touchés par la loi.
Cette réforme fait passer l’âge de la retraite de 55 à 60 ans, voire 65 ans pour les grades les plus élevés. Les cotisations augmentent de 6 à 8,33% du salaire, alors que les pensions ont été réduites de 30 à 50%, selon les catégories.
De nombreux observateurs estiment que les concessions faites aux militaires ont conforté les fonctionnaires dans leur conviction de pouvoir faire fléchir le gouvernement.
Dimanche soir, un communiqué syndical lu à la télévision, avait pourtant annoncé la suspension de la grève mais selon certaines indiscrétions, cette annonce aurait été faite sous la menace.