Côte d’Ivoire-Examens: « Ces résultats représentent une menace pour la politique d’insertion »
Le Président de l’Union nationale des parents d’élèves et d’étudiants de Côte d’Ivoire (UNAPEECI), Édouard Aka revient sur les premiers résultats aux examens scolaires dans cette interview.
Les résultats de la session 2021 de l’examen du Brevet d’études du premier cycle (BEPC) sont disponibles depuis Le mardi. Il s’agit d’un taux national de réussite de 41,27%, en recul de 11,9 points par rapport à l’année dernière. Comment jugez-vous le niveau des élèves ?
Je tiens à rappeler que les résultats du Certificat d’études primaires et élémentaires (CEPE 2021) étaient de 52,51%. Alors qu’ils étaient à un taux de 95,31%, en 2020. Il est vrai que les notes du CEPE ont été calculées avec les moyennes des deux examens blancs de l’année, à cause du coronavirus. Mais, en 2019, le taux était de 84,48%. C’est donc une régression importante. En combinant cela avec les résultats du BEPC, nous disons qu’il faut faire attention à ce qu’on est en train de faire. Ce ne sont pas des résultats à encourager.
N’est-ce pas le véritable niveau des élèves ?
Je ne suis pas d’accord avec ceux qui justifient ces taux en baisse de cette manière. Ces résultats représentent une menace pour la politique d’insertion initiée par le Président de la République. Qu’allons-nous faire de tous les enfants qui ont échoué ? Ce n’est pas bon pour l’insertion des jeunes. À la longue, on va se retrouver avec de nombreux enfants sur le carreau.
Les autorités affirment avoir mené une bonne lutte contre la fraude aux examens cette année. Ce qui a probablement amené ces résultats. Que préconisez-vous en tant que parents d’élèves ?
Il faut revoir notre politique scolaire. En même temps qu’on lutte contre la fraude, il faut pouvoir relever le niveau des élèves, sinon on tire tout le système vers le bas.
Aujourd’hui, la ministre de l’Éducation nationale et de l’alphabétisation, Mariatou Koné, veut réformer l’école. Êtes-vous prêts à la soutenir ?
Nous sommes pour que l’école sorte de sa léthargie actuelle. Les premiers à demander cela, c’est nous, les parents d’élèves. C’est pour cela que nous suivons de près les premières actions initiées par la ministre. Toutefois, nous constatons qu’il y a, depuis quelques temps, des personnes qui tentent de mettre la ministre en porte-à-faux avec son prédécesseur Kandia Camara. La ministre Kandia Camara a fait son travail du mieux qu’elle pouvait.