Côte d’Ivoire-Covid-19: les dures réalités des populations pendant la crise sanitaire
La pandémie du coronavirus fait toujours la Une des médias du monde entier. Les personnes les plus affectées dans le monde par cette pandémie semblent être les entrepreneurs et les petits commerçants. En Afrique en général et en particulier en Côte d’Ivoire, les commerçants et les populations implorent le bon Dieu pour que cette pandémie soit définitivement éradiquée.
En Côte d’Ivoire, le nombre de personnes infectées ne cesse de croître au fil des jours. Le dernier bilan du ministère de la santé faisait état de 12 nouveaux cas d’infection au COVID-19, portant à 638, le nombre total de cas confirmés, 25 nouveaux guéris et 0 décès.
Cette conjoncture se fait ressentir chez tous en particulier chez les petits commerçants et débrouillards de la ville d’Abidjan.
Dans un reportage effectué par notre rédaction, dans les communes de Cocody et Marcory, zones les plus touchées par le virus dans la ville d’Abidjan, capitale économique ivoirienne, les commerçants et certains riverains ont relaté leur quotidien.
Dans les rues jouxtant le grand marché de la commune de marcory, les commerçants que l’on pouvait compter au bout des doigts attendaient patiemment des éventuels clients derrière leurs marchandises. Les services de désinfection des rues de la commune étaient à pied d’oeuvre tandis que les commerçants ambulants déambulaient aux abords des rues et entre les voitures, espérant s’en sortir en fin de journée avec un peu d’argent pour la popote et bien d’autres besoins.
Interrogé sur la situation que subit le pays, un commerçant ayant requis l’anonymat a indiqué: »vraiment c’est pénible pour nous, difficile même, on arrive difficilement à joindre les deux bouts, on arrive plus à faire les recettes qu’on faisait avant, on veut que tout se rétablisse pour que notre vie d’avant revienne ».
Poursuivant, il a déploré le fait que le marché de ladite commune soit fermé à 14 heures en cette période difficile »Les gens viennent fermer le marché à 14 heures quand c’est comme ça c’est difficile », explique-t-il.
Il a par ailleurs invité les autorités de la commune à mettre en place certaines mesures pour selon lui « faciliter la tache aux commerçants ».
Fatim, vendeuse de vêtements, explique pour sa part que depuis l’avènement du coronavirus, ses recettes sont passées de 60 à 20 %. « Depuis que cette maladie est venue je ne me retrouve plus, mon chiffre d’affaires est passé de 60% à 20%. Vraiment je prie Dieu que les choses changent », a-t-elle déclaré.
Se prononçant sur les mesures de sécurité établies par le gouvernent, celle-ci a invité les uns et les autres à appliquer ces mesures, car selon elle « cela y va de la santé de tous ».
Au marché de la commune de Cocody, où la majorité des magasins étaient à moitié ouverts, les commerçants semblaient plus abasourdis que ceux de la commune de Marcory. Certains riverains portant soigneusement leurs masques se dépassent de façon furtive pour éviter la maladie.
La clientèle qui se fait rare comme les billets en cette période, emmène les commerçants à comprendre que ce fléau est un véritable désastre humanitaire.
Olivier, commerçant de téléphone au sein du marché indique que la situation actuelle des commerçants est très critique. Selon lui, les autorités gouvernementales doivent se pencher sur le cas des petits commerçants en limitant certaines mesures établies.
Interrogé sur la question, le président des commerçants dudit marché s’est voulu rationnel en indiquant que »cette période est certes difficile mais étant donné que c’est un fléau mondial nous ne pouvons qu’observer et attendre patiemment que tout rentre dans l’ordre ».
Non loin du marché de la commune de Cocody, les banques, les lieux de rencontres, les faiseurs de bonnes affaires et les gérants de monnaies électroniques connaissent tous la même situation. Les commerçants de nuit, eux ont carrément plié bagages, dit-on.
Notons qu’en raison du nombre croissant d’infectés dû à la pandémie, les autorités ivoiriennes ont instauré plusieurs mesures sécuritaires et sanitaires dont un couvre-feu sur l’étendue du territoire national de 21 heures à 5 heures et l’isolement de la ville d’Abidjan jusqu’à nouvel ordre.