Côte d’Ivoire: Une décision attendue ce jour concernant la grève des fonctionnaires
Depuis le 9 Janvier, plusieurs syndicalistes de la fonction publique ivoirienne ont décidé d’aller en grèves. Les négociations se poursuivent depuis quelques jours avec le gouvernement. Les responsables syndicaux ont affirmé ce vendredi vouloir consulter leur base pour déterminer si les premières propositions faites par le Premier ministre sont suffisantes pour mettre fin à cette grève.
« La base nous a mandatés. On va leur soumettre les propositions et c’est à elle de pouvoir nous dire la marche à suivre », a declaré Jean-Yves Abonga, président de la plateforme qui regroupe une cinquantaine de syndicats de fonctionnaires.
« Nous allons donner la primeur de nos acquis à nos camarades, ensuite les perspectives de lutte pourront nous être indiquées par nos camarades« , a ajouté son collègue Théodore Gnana Zadi devant la presse, à leur sortie de leur rencontre avec le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly.
Selon les grévistes, il y aurait des points sur lesquels ils sont tombés d’accord avec le gouvernement et d’autres points par contre où les discussions se poursuivent. L’une des grandes revendications posées sur la table est la révision des textes sur la retraite du fonctionnaire et le paiement de certains arriérés de primes.
Cette réforme sur la retraite fait passer l’âge de la retraite de 55 à 60 ans, voire 65 ans pour les grades les plus élevés. Les cotisations augmentent de 6 à 8,33% du salaire, alors que les pensions ont été réduites de 30 à 50% selon les catégories. De plus, en cas de décès du fonctionnaire, l’ayant-droit (épouse, enfants) devra attendre l’année de départ à la retraite pour percevoir la pension.
Jeudi soir, le gouvernement avait dans un communiqué assuré avoir trouvé un accord sur trois de cinq revendications des syndicats. Il invitait « l’ensemble des fonctionnaires à tenir compte des efforts considérables consentis depuis 2011 et qui coûtent à l’Etat, chaque année, 244,8 milliards de FCA (370 millions d’euros). Il s’agit notamment du déblocage des salaires de tous les fonctionnaires et agents de l’Etat de Côte d’Ivoire, salaires qui étaient bloqués depuis 1988, et de la reprise des avancements indiciaires chaque deux ans« .
Cette grève survient alors que le pays fait face à une fronde des militaires et gendarmes qui a fait quatre morts cette semaine à Yamoussoukro.
Une partie de l’armée (8500 hommes) a obtenu le paiement de 12 millions de CFA (18.000 euros dont 7500 avant le 5 février) mais le reste des « corps habillés » réclament aussi des augmentations de salaires et des primes. Le gouvernement a promis d’améliorer leurs conditions de vie.
La situation restait tendue avec des tirs sporadiques de protestation dans les casernes, notamment à Abidjan (caserne d’Akouedo, la plus grande du pays) ou à San Pedro (sud-ouest).