Côte d’Ivoire / CEI, gouvernement, opposition, pressions extérieures : l’étau se resserre autour du régime Ouattara ?
Les élections présidentielles approchent à grands pas et l’actualité politique ivoirienne est bouillonnante. Les partis politiques s’activent à leurs rythmes pour peser lors de la présidentielle. Les désaccords sur la CEI, la pression des institutions internationales sur les sujets épineux du pays, les accords politiques entre les partis de l’opposition et la vacance de certains postes clés au sein du gouvernement laissent affirmer que le régime actuel tire à sa fin.
L’actualité socio-politique qui prévaut actuellement laisse croire que la Côte d’Ivoire est entre deux feux. Le gouvernement avait invité les partis politiques de l’opposition le 21 janvier 2019 pour la réforme de la Commission Électorale Indépendante (CEI) en vue des élections présidentielles d’octobre prochain.
Plusieurs partis politiques de l’opposition ont critiqué sévèrement la CEI. Selon certains partis comme le Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) dirigé par Henri Konan Bédié estime que la CEI actuelle créée en 2001 n’est ni indépendante et impartiale. Les responsables de l’opposition ont de ce fait invité le gouvernement à recomposer complètement la CEI.
Au sujet de la CEI jugée aux ordres et infondée au régime actuel, la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP) sur plainte de l’opposition a invité les autorités ivoiriennes à dissoudre la structure en charge des élections afin qu’elle soit inclusive et impartiale. C’est le 15 juillet dernier que la CADHP a donné son verdict sur la question.
A ce sujet, l’Organisation des Nations Unies par le biais de son représentant Afrique a invité les gouvernements des pays dans lesquels se dérouleront des élections à organiser des élections crédibles inclusives et sans effusion de sang.
L’on se rappelle que le Président américain avait envoyé un émissaire sur les bords de la lagune Ebrié afin d’invité les autorités ivoiriennes à des élections apaisée. La délégation américaine présente à Abidjan (capitale ivoirienne) en avril 2019 était composée de plusieurs officiels dont Ivanka Trump, conseillère du président des Etats-Unis.
En dehors de la CEI, l’opposition composée de 17 partis politiques dont le PDCI d’Henri Konan Bédié et du Front Populaire Ivoirien (FPI) de Laurent Gbagbo, s’est organisée en bloc pour faire barrage au gouvernement Ouattara lors des futures échéances électorales. C’est le 20 novembre que les leaders des partis membres de la CDRP ont finalisé le cadre opérationnel de la plate-forme de l’opposition.
A cela s’ajoute les démissions en cascade de plusieurs hauts cadres du PDCI-RDA du gouvernement. Parlant de ce sujet l’on fait référence à plusieurs leaders issus des régions stratégiques de la Côte d’Ivoire. Il s’agit de Jean Louis Billon, issu du nord du pays et membre influent du PDCI-RDA, Albert Mabri Toikeuse, de l’Ouest, de Marcel Amon Tanoh et Daniel Kablan Duncan, tous deux du Sud Comoé, de Gnamien Konan, Président du Parti La Nouvelle Côte d’Ivoire originaire du centre de la Côte d’Ivoire.
Après le décès d’Amadou Gon Coulibaly, candidat choisi par Alassane Ouattara pour représenter le RHDP à la Présidentielle prochaine le pouvoir en place peine à trouver un autre candidat. Sa mort laisse également un vide au sein de l’appareil gouvernemental. Le poste de premier ministre est jusqu’à ce jour vacant. Plusieurs noms dont celui du ministre de la défense, Hamed Bakayoko sont cités pour assurer cette fonction en remplacement du défunt.
Aussi avec la démission du Vice-président Daniel Kablan Duncan le 13 juillet dernier ledit poste est encore vacant. Le septuagénaire était selon plusieurs sources concordantes en désaccord avec le Président Alassane Ouattara sur plusieurs points dans la gestion du pouvoir. D’aucuns affirment que sa démission a été précipitée en raison de ses supposées querelles avec le défunt premier ministre Amadou Gon, mais le gouvernement indique que celui-ci aurait fait la demande depuis le 27 février passé.
Notons que les Ivoiriens sont à trois mois d’élire le futur président de la République mais la situation socipolitique laisse à désirer. Le gouvernement de son côté s’active pour que tous les paramètres en rapport avec les élections soient mis sur au point, l’opposition quant à elle s’organise pour remporter haut les mains les échéances prochaines au premier tour. Les semaines à venir situeront les uns et les autres sur le devenir du pays.