Côte d’Ivoire: Arrestation de 6 journalistes pour avoir incité les soldats à la révolte
Ils sont au nombre de six journalistes dont trois patrons de presse, ivoiriens à avoir été arrêtés depuis ce dimanche 12 Février 2017. Ce sont Vamara Coulibaly Directeur du quotidien indépendant l’Inter, Yacouba Gbané Directeur du quotidien de l’opposition le Temps et Bamba Mamadou Directeur du quotidien de l’opposition Notre Voie, qui étaient allé répondre à une convocation qui leur était adressée quand ils ont été incarcérés. Ils ont été arrêtés en même temps que leurs collaborateurs Hamadou Ziao (rédacteur en chef de l’Inter), Jean Bédel Gnago (Soir info) et Ferdinand Bailly (Le temps).
Il leur est reproché d’avoir « divulguer de fausses informations » sur la récente mutinerie de soldats.
« Relativement aux récents mouvements d’humeurs des militaires (…) il nous est donné de constater que certains organes de presse divulguent de fausses informations de nature à inciter les soldats à la révolte », déclare un communiqué du procureur de la République lu à la télévision nationale.
« Ces agissements tombent sous le coup de la loi qui réprime l’incitation des militaires à l’insoumission et à la rébellion, les atteintes à l’autorité de l’État et la publication d’informations fausses se rapportant au secret de la défense et de la sûreté de l’État », poursuit le texte.
Le Procureur de la République a aussi précisé que l’audition des journalistes « interpellés va se poursuivre afin de situer les responsabilités ».
Le mécontentement des soldats des Forces spéciales ivoiriennes qui s’est transformé en mutinerie, mardi dans leur base d’Adiaké, à 90 km à l’est d’Abidjan, pour réclamer des primes, avait pris fin ce jeudi.
« Nous nous sommes parlé entre soldats. Ils ont compris et regrettent de s’être laissé emporter. Ils ont présenté leurs excuses aux autorités (…) », avait affirmé un haut gradé de l’armée ayant requis l’anonymat.
Climat incertain
Depuis le mois de janvier, la Côte d’Ivoire est rentrée dans une vague de contestation, qui a débuté par une mutinerie d’anciens rebelles intégrés dans l’armée. Ceux-ci avaient paralysé plusieurs villes pour réclamer le paiement de primes. En répondant à leurs revendications, les autorités avaient provoqué la colère de militaires et gendarmes non concernés par cet accord financier, qui s’étaient à leur tour soulevés. Des affrontements avaient fait quatre morts à Yamoussoukro.