Côte d’Ivoire: Alassane Ouattara accorde une grâce présidentielle à 3100 prisonniers dont plusieurs pro-Gbagbo
A l’occasion du nouvel an, le président ivoirien, Alassane Ouattara a annoncé lors du traditionnel discours à la nation, la grâce présidentielle pour 3.100 détenus de la crise post-électorale. « J’ai décidé d’user de mon droit de grâce en procédant à des remises totales et partielles de peines. Cette décision permettra à des milliers de détenus de recouvrer immédiatement la liberté et à d’autres de voir leur peine réduite. Il s’agit au total de 3.100 personnes« , a déclaré le président Ouattara réélu en octobre dernier pour un nouveau
mandat de cinq ans. « J’invite donc tous mes concitoyens à saisir cette nouvelle opportunité en
vue d’un rassemblement de la nation et de la consolidation de la paix« , a ajouté M. Ouattara.
Cette décision intervient trois mois après la campagne pour l’élection présidentielle au cours de laquelle, l’opposition avait sans cesse reproché à M. Ouattara, l’incarcération des prisonniers politiques. Ceci serait selon l’opposition ivoirienne, un frein à la réconciliation nationale, car le gouvernement ne s’intéresserait qu’aux auteurs d’exactions du camp de l’ancien président Laurent Gbagbo, mais pas à ceux de son propre camp.
Déjà le 24 décembre, le Pr. Sébastien Dano Djedjé, un ancien ministre proche de Laurent Gbagbo, avait bénéficié d’une mesure de liberté provisoire après sept mois de détention pour avoir affiché son soutien à l’ex-président ivoirien poursuivi par la Cour pénale internationale (CPI). M. Djedjé est poursuivi pour « discrédit sur une décision de justice, violence et voies de faits sur les forces de l’ordre, rébellion et atteinte à l’ordre public ».
« Le plus important c’est que ce qu’il a annoncé soit effectif », a réagi Mme Désirée Douati, la présidente des femmes et famille de détenus d’opinion de Côte d’Ivoire (AFFDO-CI), auprès de l’AFP. « On est particulièrement déçus, en utilisant l’article 49 (droit de grâce), ce sont les prisonniers de droit commun qui vont être graciés mais quant aux prisonniers politiques, cette grâce ne résout pas le problème », a estimé de son côté, Séri Gouagnon, membre du parti de M. Gbagbo.
Source:Abidjan.net