Le weekend dernier, après l’évasion de certains militaires, l’adjudant, Digbeu Bonan, régisseur de la Maison d’Arrêt Militaire d’Abidjan a été mis aux arrêts lundi par les forces de sécurité. Il a été arrêté pour violation de consignes du Parquet militaire favorisant des activités subversives menées par les détenus.
Selon nos sources, l’adjudant autorisait la sortie des détenus tard dans la nuit moyennant des billets de banque. Les détenus, selon nos informations étaient ainsi libres de vadrouiller dans la ville et mener des activités jusqu’au matin.
Ce système a été découvert par le commissaire du gouvernement, Ange Kessi, lors d’une visite inattendue. Relatant les faits, Ange Kessi a déclaré : «il y a bien longtemps que nous avons l’information qu’il laissait sortir les prisonniers la nuit. Mais nous n’avions pas de preuves. C’est ainsi qu’en rentrant d’une mission avant-hier, j’ai choisi d’aller faire un tour à la MAMA. Personne n’était au courant que je devais rentrer.
Sur place, j’ai constaté que 3 prévenus manquaient à l’appel, à savoir deux militaires venus de la prison de Korhogo et un autre impliqué dans le meurtre des soldats de l’ONUCI. Interrogé, le régisseur a reconnu les faits et il a été mis aux arrêts ainsi que le chef de poste, le caporal Zoula Gbessou. Quant aux prisonniers, ils ont été ramenés la même nuit dans leurs cellules respectives ».
Ange Kessy a poursuivi en indiquant que les militaires concernés seront poursuivis et verront leurs peines doublées. Cela en fonction du code militaire. Pour le commissaire du gouvernement ces attitudes sont à proscrire au sein de l’administration militaire.
Pour que cela serve d’exemple, Ange Kessy a été catégorique et intransigeant en affirmant que « les soldats mis aux arrêts seront jugés. Pour dire à tous qu’au tribunal militaire, c’est la tolérance zéro ».
Pour lui, « il n’est pas question de cautionner cette forfaiture ». Donnant plus de détails sur ses décisions, l’homme a indiqué que la majorité des détenus sont poursuivis pour « atteinte à la sureté de l’Etat » et l’attitude du régisseur est illégale et condamnable.
Selon le code militaire, les militaires détenus à la MAMA ne peuvent sortir qu’avec une autorisation du procureur militaire. Pour Ange Kessy, le régisseur Digbeu Bonan doit assumer car il a fait entorse à une règle fondamentale du code militaire.
Interrogés, les militaires qui prenaient plaisir à sortir chaque soir, après acquiescement du régisseur et du Chef de poste, ont reconnu selon nos informations qu’ils prenaient part à des activités subversives (réunions nocturnes). Notons que le Régisseur ainsi que le chef de poste ont été mis aux arrêts depuis hier.