Côte d’Ivoire: « Chacun connait ses forces en Côte d’Ivoire », dixit Aboudramane Sangaré
Invité Afrique de RFI ce lundi, Aboudramane Sangaré s’est prononcé sur la récente rencontre entre Affi N’Guessan et le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), Henri Konan Bédié.
Pour M. Sangaré, le président statutaire du FPI suit son chemin et il va vers son destin.
« Il n’y a rien à penser. Ce monsieur suit son chemin, il va vers son destin. Ça ne m’intéresse pas ce qu’il fait. Ce n’est pas le plus important pour moi. Chacun connaît ses forces en Côte d’Ivoire. Chacun se connaît en Côte d’Ivoire. C’est sa vision de la politique. Moi, je n’ai pas encore emprunté cette voie-là. On ne sait jamais, mais vraiment ce n’est pas le plus important ce que fait ce monsieur, ce n’est pas le plus important pour moi », a-t-il martelé.
Le 24 janvier 2018, Affi N’Guessan a été reçu par Henri Konan Bédié. « Nous sommes venus manifester notre disponibilité à travailler ensemble pour la Côte d’Ivoire », a-t-il déclaré à l’issue de ce tête-à-tête.
Le Front populaire ivoirien, en abrégé FPI, est un parti politique ivoirien de gauche créé dans la clandestinité en 1982. Constitué en parti politique en 1988, il est reconnu officiellement en 1990. Le FPI a été membre de l’Internationale Socialiste jusqu’en 2011, lors de la Crise ivoirienne de 2010-2011 ayant fait plus de 3000 morts.
Au pouvoir en Côte d’Ivoire sous la présidence de Laurent Gbagbo (de 2000 à 2010), il constitue ensuite un temps le principal parti d’opposition du pays.
Depuis la fin de la crise post-électorale, le Front populaire ivoirien est fortement divisé entre « faucons », soutiens farouches du couple Gbagbo et défendant une ligne très dure, et les « colombes », rejetant toute violence physique ou verbale et souhaitant un renouveau du parti, plus modéré et sans Laurent Gbagbo
Ces divergences se transforment en une guerre interne virulente entre les « pragmatiques » menés par Pascal Affi N’Guessan, et les « ultras » menés par Aboudramane Sangaré, qui contestent la légitimité du premier en tant que président du parti.
Emeraude ASSAH