Côte d’Ivoire: 774 « microbes » en attente de réinsertion
774 microbes tentent leur réinsertion dans la société ivoirienne. Ces enfants dont l’âge varie entre 8 et 25 ans, ont reçu une formation afin de les réinsérer dans le tissu social
Selon le ministère de l’Education Nationale, cette action entre dans le processus de resocialisation d’enfants agressant à l’arme blanche. Appelés « microbes » ou enfants en conflit avec la loi, ils ont été éduqués pendant plus d’une année afin d’être acceptés en société conformément aux normes régies par celle-ci.
Dans une annonce, le ministère de l’éducation nationale rassure la population ivoirienne.
« Ces enfants ont reçu des éducations formelles selon les valeurs civiques et morales dans le centre de resocialisation des mineurs d’Ouokoukro, village situé à 9 km de M’Bahiakro (Centre ivoirien), du 11 novembre 2016 au 21 décembre 2017 ».
La fin de ce cycle de modélisation a été un succès à en croire le ministère.
En effet, selon des médias locaux, certains pensionnaires ont appris la mécanique-auto, la soudure, la menuiserie-ébénisterie. D’autres ont plutôt opté pour la maçonnerie, la couture, etc, quand une autre catégorie est retournée à l’école.
Depuis la fin de la crise post-électorale de 2010-2011, la Côte d’Ivoire fait face à plusieurs difficultés économiques, politiques et sociales.
Parlant de difficultés sociales, la population ivoirienne a été secouée et continue de faire face à un phénomène appelé « microbes ».
Les microbes sont des enfants âgés de 8 à 15 ans qui se servent d’armes blanches pour dépouiller, agresser et tuer des individus innocents, parfois en pleine rue et dans la journée.
Réinsertion des microbes, un échec programmé?
Selon l’Etat, ces « enfants en conflit avec la loi » sont une conséquence de la dislocation de la cellule familiale. La perte de la solidarité familiale a conduit ces enfants, pour certains des mineurs, à adopter de telles réactions.
Cette position est partagée par monsieur Emile Yobouet, Assistant Social, consultant pour le « SOS village d’enfants » d’Abobo (Nord d’Abidjan). Joint par Afrikmag, il a déclaré « l’action du gouvernement ivoirien est déjà salutaire, mais malheureusement, elle ne pourrait suffire! », expliquant que « le problème devrait être traité à la base, c’est à dire chercher à comprendre les causes familiales qui ont conduit ces enfants à défier la loi. Tant que cela n’est pas fait, au cas par cas, on aura du mal à avoir des résultats probants ».
Par ailleurs, « sur quelle base s’est fait le choix des formations? Ont-il été faits par les concernés eux mêmes? s’interroge-t-il. « Car s’ils ont été obligés à faire quoi que ce soit, on aura encore échoué! », a martelé celui qui s’investit depuis de longues années, dans la protection et la socialisation des enfants.
Pour finir l’Assistant Social a exhorté le gouvernement à lancer une vaste campagne de sensibilisation des parents sur les pratiques et les attitudes qui poussent leurs enfants vers la délinquance.
En 2016, le gouvernement ivoirien a instruit une Cellule de Coordination, de Suivi et de Réinsertion(CCSR) pour aider à mettre un terme à ce phénomène.
Le programme s’étendra dans les villes de Daloa (centre-ouest), Man (ouest), Bouaké (centre) et Korhogo (nord).
Emeraude ASSAH
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