Le Burundi a ordonné au principal représentant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et à trois autres experts coordonnant la lutte contre le coronavirus de quitter le pays.
Les quatre personnes expulsées sont : le Dr Walter Kazadi Mulombo, représentant de l’OMS, le Dr Jean Pierre Mulunda Nkata, coordinateur de la lutte contre le coronavirus dans le pays, le Dr Ruhana Mirindi Bisimwa, responsable des maladies transmissibles, et le professeur Daniel Tarzy, expert de laboratoire en dépistage de COVID-19.
Dans une lettre datée du 12 mai et adressée au siège africain de l’OMS, le ministère burundais des Affaires étrangères a annoncé l’expulsion de ces responsables.
Le ministère « a l’honneur de porter à (votre) connaissance que les personnes dont les noms repris ci-après sont déclarées +persona non grata+ et que, par conséquent, elles doivent quitter le territoire du Burundi avant le 15 mai 2020 », est-il écrit dans cette lettre.
« C’est toute l’équipe de l’OMS qui est chargée de soutenir le Burundi dans sa riposte contre la Covid-19 […] Ils sont expulsés alors que le ministre de la Santé a exclu totalement l’OMS de celle-ci en l’accusant d’ingérence inacceptable dans sa gestion du coronavirus », a déclaré un responsable burundais à l’agence de presse AFP, sous couvert d’anonymat.
Le mois dernier, le ministère des Affaires étrangères avait déjà engagé la même procédure contre les quatre experts. Mais il l’avait suspendue après des échanges entre le chef de l’État Pierre Nkurunziza et le directeur général de l’OMS, selon des sources diplomatiques et administratives.
Le Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (CDC) de l’Union africaine a qualifié cette expulsion de « malheureuse » à un moment où une plus grande coopération est nécessaire pour lutter contre le virus sur le continent.
« Nous avons terriblement besoin d’expertise technique sur un continent qui a un système de santé très faible et des infrastructures fragiles, et nous ne pouvons nous permettre de mettre dehors l’OMS, un solide partenaire technique », a déclaré John Nkengasong, le directeur du CDC.
L’ONU réagit!
Une décision que la Commission d’enquête de l’ONU sur le Burundi a dit « profondément regretter ». Elle réitère sa « préoccupation » face à la « décision des autorités burundaises de ne pas faire appliquer les recommandations de distanciation sociale » alors que les meetings en vue des élections présidentielle et législatives du 20 mai attirent des milliers de personnes.
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