La Banque mondiale prévient l’Afrique subsaharienne contre la récession. Selon l’institution financière, la pandémie de Covid-19 perturbe fortement les économies.
L’épidémie s’est propagée à 52 pays du continent qui, au total, ont signalé 10 250 cas confirmés et 492 décès. Même si l’Afrique a été l’une des dernières à être touchée par la crise du Covid-19, la réponse de la plupart des pays a été rapide et ferme, matérialisé notamment par la fermeture des frontières, le confinement et la mise en quarantaine des voyageurs.
Le résultat immédiat de ces mesures a été une perturbation majeure du commerce. Selon la Banque mondiale, la réduction de l’accès aux intrants agricoles, la perturbation des chaînes d’approvisionnement et la perte des moyens de subsistance pourraient entraîner une pénurie alimentaire.
Selon l’institution financière mondiale, l’économie de la région pourrait se contracter de 2,1 % pour atteindre -5,1 % cette année, une première depuis un quart de siècle. La Banque mondiale et le Fonds monétaire international appellent les créanciers à un “gel de la dette” afin de libérer de l’argent pour sauver des vies et protéger les moyens de subsistance.
La Banque mondiale propose un gel des paiements de la dette, qui permettrait de libérer plus de 35 milliards de dollars utilisés chaque année pour assurer le service des prêts, ainsi que d’économiser 44 milliards de dollars en exonérations de paiement d’intérêts.
Elle exhorte également le continent à envisager des transferts d’argent liquide, la distribution de nourriture et des exemptions de frais sur les services de base pour soutenir les plus pauvres.
Les plus grandes économies africaines sont les plus touchées. Le Nigeria et l’Angola subissent l’effondrement des prix du pétrole, et l’Afrique du Sud, la baisse des revenus miniers. Les exportations agricoles de l’Éthiopie et du Kenya ont pratiquement cessé. Les apports financiers étrangers provenant du tourisme, des transferts de fonds et des investissements directs ont également cessé.