Le monde, à l’ère du 21e siècle, est géo-stratégiquement perçu comme un village planétaire. A ce propos, nous vivons une époque sous l’égide de la mondialisation des pratiques économiques, culturelles, politiques, sociales et sportives. Cette globalisation, idéalement conçue pour réunir le genre humain dans sa diversité, constitue un univers à l’intérieur duquel se tissent des liens, s’affirment des nations et groupes, se diffusent des idéologies, se secrètent des valeurs et comportements. De ce point de vue, nous assistons à un gommage systématique des frontières, qui, géographiquement, assignaient des limites aux pays dans le temps et dans l’espace.
Cet état de fait, constitue une étape conjoncturelle dans la cartographie des rapports interétatiques. Pour dire autrement, l’avènement de la mondialisation coïncide extérieurement avec démaquillage et déformation de la nature des liens géométriques entre les nations qui reposaient sur des formes verticales. L’horizontalité des rapports entre groupes humains demeure la vocation première et idéale de cette nouvelle offre.
Cette nouvelle stratégie des grandes puissances étrangères n’épargne aucun segment de la vie en société. A cet égard, nécessité exige de retenir que le domaine sportif n’est pas un microcosme coupé de la réalité sociale. Il constitue plutôt un élément indispensable dans le fonctionnement des nations. Sous ce rapport, le sport, plus particulièrement le football, au-delà de son aspect ludique, demeure une activité économique à part entière. Il draine des flux financiers immensurables, offre des emplois intra et extra sportifs, véhiculent des signaux identitaires dans le temps et dans l’espace. En termes clairs, il est devenu une entreprise d’expression de la domination interétatique aussi bien dans son contexte que dans son contenu. Dans le champ footballistique, se développent et se diffusent des idéaux qui n’accordent aucun crédit au continent africain. Ce dernier se trouve dans le cercle des pays « outsiders » de la compétition. Une place corroborée par plusieurs facteurs parmi lesquels nous pouvons mentionner :
- La faible représentativité des nations africaines dans les compétitions mondiales. Dans ce cas, disons que le continent africain, à cause de ses faibles performances dans le monde du football, est faiblement représenté dans les compétitions. Sur les 32 nations qui participent à cette compétition, seules 5 sont issues du vieux continent africain ; soit un taux de 15,62%. Ces chiffres cachent des rapports de domination illustrés dans l’agenda historique des vainqueurs de la coupe du monde. Or, la représentativité dans les compétitions internationales suppose des résultats positifs qui placent les zones dans les chapeaux représentatifs.
- La faible représentativité des élites africaines dans les instances de décisions internationales.
- La position éloignée du continent dans la locomotive du monde des affaires, l’exposant involontairement dans une situation inconfortable.
- Des politiques de subordination croissante qui n’assurent que la pérennité de la domination subie des Etats africains.
Eu égard à ces considérations, force est de reconnaitre que l’Afrique, par l’intermédiaire de ses représentants dans les compétitions mondiales, est loin d’être conçue comme une écurie favorite dans la course au titre. Elle porte plutôt l’étiquette d’un « outsider » qui joue le rôle d’une participante passive et occupe une place qui minimise toutes ses chances. Une posture qui s’explique par l’absence notoire des élites africaines dans le « bureau ovale » où se conçoivent, se définissent et se décident les grandes décisions qui impriment une orientation à la gestion de notre cosmos.
Babacar Diakhate
Doctorant en sociologie
babacar.diakhate10@gmail.com