Cameroun: la contestation anglophone appelle au boycott de la fête de la jeunesse
Après l’opération ville morte des 23 et 24 Janvier 2017, la contestation anglophone appelle à boycotter la fête de la jeunesse de ce samedi 11 février.
Au Cameroun, depuis quelques jours c’était les répétitions des spectacles, les retouches sur les uniformes des élèves ou encore derniers réglages pour le défilé dans le cadre de la préparation de la fête de la jeunesse. Mais dans l’ouest, en revanche, pas de préparatifs. La plupart des écoles sont toujours vides. Les parents gardent les élèves à la maison, soit par soutien au mouvement de contestation anglophone, soit par peur.
Pour l’opposant de Bamenda, certains anglophones voient dans cette fête de la Jeunesse un moyen de réécrire l’histoire. « Le 11 février 1961 est le jour de l’élection au cours de laquelle on a offert un choix aux anglophones. Soit être réuni avec leurs frères francophones dans la République du Cameroun, soit être rattaché au Nigeria, rappelle-t-il. Vous ne pouvez pas prendre le jour où les gens ont voté pour la réunification, qui est un moment vraiment très important pour nous, et en faire la fête de la jeunesse ! »
Si cette fête s’est toujours déroulée sans problème depuis cinquante ans maintenant, cette année, elle adopte une tonalité particulière et les protestataires anglophones veulent en faire un symbole. C’est un message de détermination adressé au gouvernement, un moyen aussi de signifier qu’ils réclament un retour au fédéralisme, mais pas la sécession des régions anglophones.
Le gouvernement camerounais refuse catégoriquement d’envisager cette solution du fédéralisme.
Le président Biya promet de sévir contre les fauteurs de troubles
Ce vendredi, le Président Paul Biya a affirmé que les autorités allaient continuer de sévir contre les enseignants en grève dans les régions anglophones. Il a donné l’assurance que la traque contre des organisations qu’il a qualifiées d’extrémistes et séparatistes, allait se poursuivre. Sans citer leurs noms, Paul Biya leur a reproché d’avoir appelé à la haine et à la violence.
« Elles ont engagé une campagne d’intimidations et de violences afin d’empêcher le déroulement normal des activités économiques et scolaires. Face à cette situation, le gouvernement a été amené à prendre des mesures pour maintenir l’ordre, assurer la sécurité des citoyens et de leurs biens. Et mettre à la disposition de la justice les auteurs et suspects des agissements criminels que je viens de mentionner. Cet action nécessaire va se poursuivre », a assuré le président camerounais.