RDC: Trois jeunes Congolais agressés au couteau à Tunis.
Le 24 décembre dernier, un homme armé d’un couteau dans le centre ville de la capitale tunisienne a attaqué trois étudiants originaires de la RDC. L’attaque a suscité la colère des associations d’étudiants africains. Elles dénoncent les agressions « régulières » dont les étudiants africains sont victimes en Tunisie à cause de la couleur de leur peau.
L’une des victimes se trouve toujours dans un état critique à l’hôpital. Parmi les victimes, il y a deux femmes. L’attaque est survenue vers 11 h au niveau de la station de métro « Passage », en plein centre-ville. Quelques minutes après les faits, l’agresseur a été arrêté.
Les deux femmes ont été touchées à la gorge. Selon un témoin, l’homme armé de couteau « a d’abord attaqué une femme, puis l’autre, avant de s’en prendre à l’homme. Ce dernier a reçu un coup de couteau au bras droit, mais les deux femmes ont été touchées à la gorge ». Si l’une des femmes touchées à la gorge a quitté l’hôpital et continue les soins à la maison, la seconde quant à elle, se trouve toujours à l’hôpital, en réanimation.
La 3ème victime, un homme, a été ramenée à l’hôpital dimanche, car il souffrait d’un mal au bras. A la suite de l’attaque, un groupe d’étudiants s’est spontanément rassemblé devant le poste de police de Bab Souika, où l’agresseur avait été amené, pour qu’il ne soit pas relâché sans suite.
« J’ai pu entrer à l’intérieur du poste de police où j’ai vu le couteau qu’il avait utilisé : c’était une lame d’une trentaine de centimètres. Son père est également venu sur place: il a dit que son fils était sorti avec une jeune femme africaine en France dans le passé et qu’il avait eu des problèmes avec elle. Il a ajouté qu’il avait des problèmes psychologiques depuis cet épisode. Mais cela n’excuse pas tout! », rapporte France 24.
L’attaque n’a pas laissé indifférentes les autorités tunisiennes. Quelques heures après l’attaque, c’est Samira Merai, la ministre de la Santé, et Mehdi Ben Gharbia, le ministre chargé des Relations avec les instances constitutionnelles, la société civile et des droits de l’Homme qui se sont rendus à l’hôpital où se trouvaient les victimes.
Mehdi Ben Gharbia a fait savoir qu’il s’agissait d’un acte criminel. « Il a toutefois ajouté que l’agresseur souffrirait de troubles psychologiques. Ce lundi, à l’occasion de la journée nationale contre la discrimination raciale en Tunisie, il a également affirmé qu’il fallait arrêter de nier « l’existence de ce fléau » dans le pays et le combattre », a t-il fait savoir.
Cette position n’est pas loin de celle faite par Youssef Chahed, le chef du gouvernement tunisien. Il a appelé à l’examen en « urgence » par le Parlement d’un projet de loin criminalisant les discriminations.
Yao Junior L