Congo: La population se dresse contre Sassou N’Guesso
Les congolais ont décidé de prendre le destin politique de leur pays en main. A cet effet le dimanche 27 Septembre a été l’occasion de prendre les rues pour crier leur ras-le-bol au président de la République Dénis Sassou N’Guesso.
« Sassoufit », « Le Congo n’est pas une propriété des Nguesso », « Non au coup d’Etat constitutionnel » Tel est le message qu’on pouvait lire sur les pancartes des manifestants.
Selon le quotidien le Monde, ce serait au moins 25 000 militants a être venus des quatre coins de la capitale congolaise et de l’intérieur du pays, pour se dresser contre le projet de modification de la constitution limitant le nombre de mandats du président et également l’âge du candidat à 70 ans. Denis Sassou Nguesso, 72 ans, cumule déjà trente et un ans d’exercice du pouvoir. Le rassemblement était assurément la plus importante manifestation de l’opposition depuis le retour au pouvoir de Denis Sassou Nguesso en 1997.
Le survol du cortège par un hélicoptère des Forces armées congolaises (FAC) a provoqué les huées des militants qui ont dénoncé une tentative d’intimidation et de provocation du pouvoir. Très visible à certains carrefours, la police est toutefois restée discrète dans le périmètre du boulevard.
Les opposants et certaines organisations de la société civile n’ont de cesse de brocarder le « subterfuge » du chef de l’Etat pour s’éterniser aux affaires. « Nous avons vu le président de la République venir avec des consultations, des concertations et des dialogues. C’était pour atterrir sur le changement de la Constitution. Il n’a aucune légitimité pour convoquer un référendum. Il doit simplement partir et laisser le pays en paix », a réagi Pascal Tsaty Mabiala, premier secrétaire de l’Union panafricaine pour la démocratie sociale (UPADS), première formation de l’opposition.
Si le président n’a jamais fait part explicitement de son désir de se représenter, la perspective ne fait aucun doute selon Paul-Marie Mpouelé, coordonnateur du Frocad. « Les masques sont tombés : en annonçant le référendum, Sassou tient coûte que coûte à avoir un mandat de plus, estime le militant. Mais nous lui demandons de faire preuve de grandeur d’esprit, de sortir par la grande porte et d’accepter l’alternance en 2016, comme il l’avait fait en 1992. »