En mai 2018, Jean Marie Michel Mokoko a été condamné à 20 ans de prison, pour détention illégale d’armes et munitions de guerre. Mais pour l’Organisation des Nations Unies, cette détention est arbitraire.
Finalement, le recours déposé par la défense du général Michel Mokoko devant le groupe de travail de l’ONU sur la détention arbitraire, a eu gain de cause. Cet Organe des Nations Unies avait été saisi par les avocats de l’ancien candidat à la présidentielle qui dénonçaient les conditions de détention de leur client.
L’avis rendu par le groupe de travail de l’ONU confirme la détention arbitraire de l’ex chef d’État major des forces armées congolaises. Le groupe de travail « préconise » donc la libération immédiate du général Michel Mokoko. Mais cette décision se heurte à celle du pouvoir congolais, qui estime que le verdict a acquis la force de la chose jugée. Le ministre congolais de la justice, Aimé Bininga, estime donc que le gouvernement n’a aucune raison de revenir sur la décision de la justice.
Un avis non contraignant
Certes, l’avis rendu par le groupe de travail sur la détention arbitraire soutient la défense du détenu, mais le doute plane encore sur le poids réel de cette décision qui n’a aucun caractère contraignant vis à vis du pouvoir de Denis Sassou N’guesso.
Rattaché au haut commissariat des nations unies pour les droits de l’homme, ce groupe de travail n’a qu’un avis consultatif. Il n’est donc pas doté de pouvoir à même d’obliger une partie à exécuter ses recommandations.
D’ailleurs, l’avis a seulement pris en compte les arguments des avocats de Michel Mokoko, la demande de report demandée par le gouvernement Congolais étant parvenue à une date forclose.
L’avis des experts demande une réparation pour le préjudice subi par le général Mokoko, et appelle le gouvernement Congolais à ouvrir une enquête indépendante sur les contours de cette détention.
Pour l’instant, Me Norbert Tricaud, l’avocat du général Mokoko, se félicite de cette décision des experts Onusiens, même s’il déplore son caractère non-contraignant.
Hartman N’CHO
Photo: Icibrazza