Pour les faits de corruptions concernant des concessions portuaires au Togo et en Guinée, Vincent Bolloré a été convoqué en tant que « mis en cause » à la police judiciaire le 24 avril dernier. Le lendemain, au soir, le milliardaire a été déféré devant les juges d’instruction de Nanterre.
Alors qu’il lui est reproché d’avoir utilisé sa filiale de communication Havas pour faciliter l’arrivée au pouvoir de dirigeants africains, avec des missions de conseil sous-facturée, en échange de ces concessions lucratives, Bolloré se lave à grande eau, à travers une correspondance dont Afrikmag a eu une copie.
Bolloré accuse un ex-employé de son groupe
Vincent Bolloré ne semble pas apprécier l’acharnement médiatique dont il a fait l’objet depuis le début de cette histoire. Dans sa lettre adressée à ses employés, il parle de « tintamarre médiatique », qui, selon lui, date depuis plusieurs années. La veste du coupable, Bolloré qui se dédouane bien évidemment, la fait porter à un de ses anciens employés « renvoyé pour nous avoir détourné des actifs de plusieurs dizaines de millions d’euros en Afrique en transférant gratuitement ceux-ci de la société appartenant à notre groupe à une autre société portant pratiquement le même nom qu’il avait créée pour opérer ses détournements ». L’homme d’affaire prévient ses employés, que cette histoire n’en est pas à sa fin, car il est convaincu qu’elle « risque de peser longuement sur le groupe ».
Vincent Bolloré crie au complot
Dans la lettre, Bolloré donne sa version des faits.
« Ils remontent à environ 10 ans. Ils concernent deux concessions portuaires dont les appels d’offres internationaux ont eu lieu au Togo en 2001 et en Guinée en 2008. Nous avons gagné celui du Togo dès 2001 en étant arrivé premier et celui de Guinée. Nous y sommes arrivés deuxième mais le premier, la société Getma, n’a pu réaliser les investissements promis dans sa réponse à l’appel d’offre et sa concession a été suspendue une première fois dès 2009. »
Pour l’homme d’affaires, cette histoire a vite viré au complot. Il enfonce ainsi cet ancien employé dont il n’a pas voulu mentionner le nom.
« Tous les faits dont il nous accusait auprès de la police et de la justice ont été tous analysés et classés sans suite par la justice. Mais il a été rejoint il y a environ 3 ans par des intérêts beaucoup plus puissants qui ont pu donner une résonance beaucoup plus forte à ses accusations, et entraîner la justice à nouveau contre nous. »