La cour constitutionnelle de la Colombie a décriminalisé les avortements s’ils ont lieu dans les 24 premières semaines de grossesse.
La Colombie a décriminalisé l’avortement jusqu’à 24 semaines de grossesse, a déclaré lundi la Cour constitutionnelle du pays. Auparavant, l’interruption de grossesse n’était autorisée qu’en cas de viol, si la santé de la mère était en danger ou si le fœtus avait une maladie mortelle.
En vertu de la nouvelle loi, aucune femme ne sera poursuivie pour avoir avorté dans un délai de moins de 24 semaines.
Depuis 2006, les avortements ne sont autorisés en Colombie qu’en cas de viol, lorsque la vie de la femme est en danger ou si la grossesse n’est pas viable. La décision du lundi 21 février, qui est une bonne nouvelle pour la Colombie, un pays aux valeurs profondément conservatrices et à majorité catholique, intervient après que d’autres pays d’Amérique latine, le Mexique et l’Argentine, aient dépénalisé l’avortement.
La décision est intervenue à la suite d’un procès intenté par le groupe de coordination Causa Justa, un groupe dont le but est de faire retirer l’avortement du code pénal. Causa Justa a fait valoir que parce que les avortements étaient définis comme un crime en dehors des trois cas autorisés par la décision de 2006, les médecins qui pratiquaient des avortements et leurs patientes étaient stigmatisés. Le groupe a déclaré que 90% des avortements en Colombie sont pratiqués clandestinement, mettant en danger la santé et la vie des femmes.
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Suite à sa décision de justice 5-4, le tribunal a demandé au Congrès et au gouvernement de proposer une législation qui protégera les droits des femmes enceintes, notamment en fournissant des services de planification familiale, en éliminant les obstacles aux soins d’avortement et en aidant aux adoptions. Les groupes pro-choix, qui ont salué la décision, l’ont qualifiée de « réalisation historique ».
Selon Causa Justa, 250 femmes ont été arrêtées à la suite de ces enquêtes. 24 femmes sont actuellement en prison pour avoir avorté, selon les archives des autorités pénitentiaires du pays.