Chronique: ma belle-mère m’a fait vivre un enfer_Episode 7 (Fin)
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Arthur était venu me demander pardon car il allait mourir. En effet, il avait contracté le SIDA dans sa relation avec Déborah. Elle avait des relations intimes avec plusieurs autres hommes en plus de lui. En plus, Déborah l’avait abandonné avec leur fille. Elle avait pour cela renoncé à son autorité parentale sur la petite Arinelle. Je comprenais maintenant pourquoi mon ex belle-mère avait voulu que je retourne auprès de son fils. Elle m’avoua plus tard que Arthur n’avait pas voulu que je connaisse son état pour ne pas que je me sente obligée de rester à ses côtés par pitié.
J’ai eu vraiment mal. Lors des funérailles d’Arthur, je me souvins quand même qu’il avait été mon mari. Nous avions partagé des rêves, des bons moments, nos vies durant des années. Je ne pouvais pas m’empêcher d’être triste. J’aurais voulu faire plus pour Arthur. Il était mort avec beaucoup de regrets. Il avait laissé une lettre à sa fille et moi où il disait combien il était désolé de m’avoir fait souffrir et aussi d’avoir fait souffrir sa fille, car elle grandirait sans père et même sans mère car Déborah et lui étaient infectés par le virus du Sida. Tout aurait pu être différent.
Je voyais la mère d’Arthur triste à en mourir. Elle ne faisait que pleurer car elle s’en voulait. Malgré la peine que je pouvais ressentir, elle avait raison de s’en vouloir. Elle avait tout fait pour que Arthur et moi nous nous séparions et l’avait encouragé à se mettre avec Déborah qui avait une meilleure condition sociale que moi.
Un nouveau départ
Après l’enterrement de Arthur, je récupérai Arinelle. C’était une petite fille pleine de vie. Nous nous sommes entendues tout de suite. Avec Israël, nous nous sommes mariés quelques mois après que toutes les formalités quant au décès de Arthur soient remplies. Israël était un homme merveilleux. Quatre mois après notre mariage, je suis tombée enceinte de notre premier enfant : Mathis. Deux ans plus tard, c’est Séphora que nous avons accueillie et un an après la naissance de Séphora, j’ai accouché de jumeaux : Eliakim et Ethan.
De sans enfant une dizaine d’années auparavant, j’étais passée à mariée, heureuse et mère de cinq enfants car nous avions adopté Arinelle. J’avais vécu beaucoup de difficultés mais par la grâce de Dieu j’avais réussi à me relever de ces épreuves. J’étais maintenant heureuse et épanouie. Le plus important dans les difficultés qu’on peut vivre dans la vie ce n’est pas ce qui nous arrive mais comment nous réagissons face à elles. C’est notre réaction qui détermine notre bonheur ensuite. J’ai beaucoup souffert mais j’ai aussi trouvé non pas plusieurs personnes mais juste quelques personnes, deux ou trois qui m’ont soutenue et m’ont aidée à sortir la tête de l’eau.
C’était mon histoire, Maeva Kanaté, une femme qui a été blessée par la vie mais qui a pu rebondir.
Eunice KOUAME
AfrikMag