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La championne de boxe algérienne Imane Khelif dénonce la controverse sur l’identité sexuelle

La championne olympique de boxe algérienne Imane Khelif a rompu le silence face à la surveillance intense et à la désinformation dont elle a fait l’objet pendant les Jeux de Paris. Dans sa première interview depuis qu’elle a remporté la médaille d’or dans la catégorie des 66 kilos, Khelif s’est confiée sur le trouble émotionnel causé par des allégations infondées remettant en question son genre.

La controverse a commencé après que l’adversaire italienne de Khelif, Angela Carini, se soit retirée quelques secondes après le début du match, déclenchant des rumeurs et de fausses allégations selon lesquelles Khelif était transgenre ou même un homme. Malgré la défense de Khelif par le Comité international olympique (CIO) et sa condamnation de ceux qui répandaient de fausses informations, le problème a rapidement pris de l’ampleur, avec des personnalités de premier plan comme Donald Trump, JK Rowling et Elon Musk faisant des remarques critiques en ligne.

« Cela m’a beaucoup touchée, cela m’a fait très mal. Je ne peux pas vous décrire la peur que j’ai ressentie », a confié Khelif lors de son interview avec la chaîne d’information algérienne El Bilad. « Le scénario était très effrayant. Grâce à Dieu, tout le peuple algérien et du monde arabe connaissait Imane Khelif avec sa féminité, son courage, sa volonté ».

Khelif a exprimé son désarroi face à l’intersection entre la politique et le sport, déclarant : « Honnêtement, je n’aime pas mélanger la politique et le sport, mais ils l’ont introduit dans le sport. Ils n’ont pas le droit de dire que je suis transgenre. C’est une grande insulte à ma famille, à l’honneur de ma famille, à l’honneur de l’Algérie, aux femmes d’Algérie et surtout au monde arabe. Le monde entier sait que je suis une fille musulmane. »

Les commentaires publics de personnalités mondiales, dont Trump, Rowling et Musk, ont été particulièrement blessants pour Khelif, qui a souligné que ces accusations attaquaient non seulement son identité, mais aussi ses valeurs culturelles et religieuses.

En réaction à ce harcèlement, l’avocat de Khelif, Me Nabil Boudi, a déposé plainte auprès du parquet de Paris, qui a ouvert une enquête sur la campagne de haine en ligne visant Khelif. Les chefs d’inculpation envisagés sont notamment « cyber-harcèlement en raison du sexe, injures publiques en raison du sexe, provocation publique à la discrimination et injures publiques en raison de l’origine ».

Si Khelif a fait preuve d’une résilience remarquable face à l’adversité, elle reste ferme dans sa demande de justice et de respect. « Si quelqu’un s’excuse auprès de moi, j’accepterai ses excuses », a-t-elle déclaré. « Mais à ceux qui ne s’excusent pas, j’envoie un message : je suis une femme, je resterai une femme, et mon honneur passe avant tout. »

Ahmad Diallo

Je suis Ahmad Diallo, Rédacteur en chef chez AfrikMag. Très friand de lecture, de rédaction et de découverte. Mes domaines de prédilection en matière de rédaction sont la politique, le sport et les faits de société. Email : aDiallo@afrikmag.com

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