Centrafrique: retour sur l’époque où Bokassa se prenait pour Napoléon
Dans un ouvrage intitulé « Dans les archives secrètes du Quai d’Orsay« , l’on a l’occasion de revisiter les requêtes communiquées par Jean-Bedel Bokassa au gouvernement français (1977) en prévision de son sacre. Lesdites requêtes ont été publiées en ce mois d’octobre 2017. Une occasion de revivre quelques moments des nombreux « délires » dans la quête d’un pouvoir éternel qui animaient Jean Bedel Bokassa comme le décrit si bien un universitaire camerounais.
C’était le 04 décembre 1977 que Jean-Bedel Bokassa ridiculisait l’Afrique et particulièrement son pays la République Centrafricaine aux yeux du monde avec son sacre grossier d’empereur budgétivore à Bangui, alors que son peuple croupissait dans une misère indescriptible.
Robert Picquet l’ambassadeur de France en Centrafrique qu’il avait reçu quelques temps avant son sacre explique en détail l’aide matérielle qu’il attendait de son allié la France. Le président français de cette époque Valéry Giscard D’Estaing que Bokassa trouvait comme un soutien de poids à cette époque ne prendra pas part au Sacre et se fera représenter par son ministre de la Coopération, Robert Galley, et par son « Monsieur Afrique », René Journiac.
Le sacre de Bokassa avait été qualifié par plusieurs observateurs de dépense fastidieuse dans une période où la Centrafrique était exsangue financièrement. C’est également le sentiment du diplomate français Robert Galley dans une note diplomatique intitulée « N’est-ce pas trop ».
Il conclut son analyse ainsi : « On peut se demander si, déjà, le héros n’a pas poussé trop loin son avantage… Le public est las, pour ne pas dire plus, d’un spectacle représenté au seul bénéfice – ou presque – du premier rôle. »
L’intégralité de la note et des requêtes de Bokassa sont publiées ce mois-ci dans un ouvrage de belle facture, Dans les archives secrètes du Quai d’Orsay.