Le Procureur de la République de Bangui est sorti de son silence hier, dans ce qui semble être la première réaction officielle, à la suite de l’interpellation de 4 militaires français à l’aéroport de Bangui. Selon ses explications, il y a des éléments à éclaircir dans cette affaire, d’où la garde à vue continue des personnes soupçonnées d’avoir voulu attenter à la vie du chef de l’Etat, selon la clameur publique.
Selon le communiqué du Procureur de la République, c’est au moment où les forces de l’ordre attendaient l’arrivée du Président Touadera de Bruxelles, qu’elles ont « remarqué la présence d’un véhicule suspect, moteur en marche avec des passagers à bord et s’y sont intéressées ». Or selon le Procureur, le véhicule en question faisait l’objet d’une filature des services de renseignement depuis plusieurs jours.
« Il s’agit d’un véhicule suivi par les services de renseignements de la Police depuis deux mois et qui se retrouvait sur le parking civil, à moins de 30 mètres du passage du cortège présidentiel. Au moment de la vérification, on trouverait à bord quatre militaires de race blanche habillés en treillis sans coiffure et lourdement armés », indique le communiqué du Procureur de la République de Bangui. Le magistrat va ensuite donner la nationalité des militaires français en question.
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D’après, le Procureur, « les premiers éléments de l’enquête ont révélé que les quatre militaires seraient des légionnaires de nationalité française, italienne, bulgare et roumaine » qui allèguent être des éléments de la Minusma. Mais ce qui intrigue le Procureur, c’est le mode et le moyen de déplacement des supposés soldats de la Minusma. En effet, à en croire le Procureur, « au lieu d’utiliser un véhicule estampillé UN appartenant à la MINUSCA, ils ont choisi d’utiliser un véhicule banalisé de marque Toyota V8 Blindé, vitres fumées qu’ils auraient pris en location ».
Enfin, aux dires du Procureur, la fouille du véhicule suspect a permis de découvrir 4 pistolets automatiques avec 10 chargeurs, 3 HK 416 avec quinze chargeurs, une arme collective Mini mitrailleuse avec 4 boitiers, des grenades offensives et divers effets militaires. La justice a donc décidé de tirer cette affaire au clair, car pour qu’un véhicule suivi par les services de renseignement soit présenté comme une voiture en location, il y a anguille sous roche.