L’armée française a quitté le sol centrafricain ce jour. C’est une première depuis de longues décennies de présence dissimulée derrière des prétextes fallacieux de sauvegarde de la paix.
« Cette mission qui mobilisait environ 130 militaires français n’avait plus de justification opérationnelle. Le camp de M’Polo a été rétrocédé en bon ordre aux autorités centrafricaines le 13 décembre. Cette manœuvre logitique et administrative s’est déroulée en transparence et en liaison constante avec les autorités centrafricaines », tout en étant « coordonnée étroitement avec la MINUSCA [mission des Nations unies, nldr] et EUTM RCA [la mission européenne visant à former les FACa, ndlr], a expliqué l’armée française via un communiqué.
« Jusqu’à leur départ, les militaires français ont continué de remplir leur mission logistique, mais aussi les actions de soutien à la population centrafricaine, notamment en faveur de la jeunesse », se console l’armée française contrainte de quitter la Centrafrique ce jeudi 15 décembre 2022. Les soldats français n’ont jamais voulu quitter ce pays considéré comme une vache laitière de l’Hexagone depuis des lustres.
Ce départ de l’armée française, qui survient après le retrait de la force Barkhane du Mali, en raison notamment de la présence de Wagner, met un terme à plus de 60 ans de présence militaire en Centrafrique, où les forces française auront mené au moins sept interventions [la première ayant été l’opération Caban, en 1979].
En décembre 2013, la France avait lancé l’opération Sangaris, à un moment où Bangui était la proie de combats entre la coalition de la Séléka et les milices d’autodéfense « anti-balaka ». Cependant, cette opération comme au Mali n’a eu aucun effet sur les groupes armés qui pullulent toujours. Mieux, ils sont utilisés souvent comme moyen de pression sur les gouvernements en place. Le président Touadera et ses hommes ont mis fin à cette machination.