Tchad : Des centaines de sans emploi brûlent leurs diplômes devant le parlement. Les raisons
Ils sont des centaines de jeunes diplômés sans emploi, désabusés, ne sachant quoi faire, qui ont préféré mettre le feu à leurs diplômes. Ces sans-emplois ont choisi le siège de l’Assemblée nationale pour exprimer leur désespoir. Ils veulent ainsi attirer l’attention des autorités et de se faire entendre.
Cet acte de désespoir est récurrent dans les pays du Maghreb où certains jeunes, désemparés faute d’emploi, s’immolent.
L’un des jeunes diplômés, Moussokdjim Berodjingar, figure de proue des étudiants qui ont brûlé leurs diplômes, n’a pas eu peur de témoigner qu’il a lui-même brûlé son diplôme de Master en lettres modernes.
»Au Tchad l’accès à l’emploi dans le secteur privé n’est pas chose facile faute d’industrialisation du pays » dit-il, sur les antennes de la radio Bbc Afrique. »Les jeunes diplômés sont abandonnés à leur triste sort » ajoute-t-il.
Il dit être conscient d’une chose: un diplôme est un couronnement de longues études mais » il ne vaut rien, il ne peut pas lui garantir un emploi ». Trouver un premier emploi au Tchad pour la plupart de ces jeunes étudiants est la croix et la bannière. Certains parmi eux avouent qu’ils sont en quête d’emplois depuis plus de 10 ans.
»Pas de financement pour créer des entreprises, les banques ne prêtent qu’aux fonctionnaires, à ceux qui ont des garanties. Les fils de pauvres dans ce cas sont dans le désarroi, le désespoir », ajoute Berodjingar.
Cette triste réalité intervient alors que depuis 2003, le pays est devenu un pays exportateur de pétrole. Pour rappel, l’économie du Tchad reposait principalement sur la production de coton, d’arachide et de bœuf; cela a considérablement accru les ressources financières de ce pays.
Dans son rapport annuel de 2012, le Programme des Nations unies pour le développement classe le Tchad comme le quatrième pays le moins développé au monde en lui attribuant un indice de développement humain de 0,395. Trois ans plus tard, le pays d’Idriss Béby occupe en 2015 la troisième place de l’Africa Performance Index (API), outil de notation et de classement des institutions du secteur public en Afrique
Yao Junior L