L’affaire Ghosn est décidément hors du commun et elle est en train de devenir digne d’un film à suspense. Après le choc de son interpellation ainsi que sa rocambolesque évasion, on apprend aujourd’hui qu’Emmanuel Macron a fait transmettre une lettre à Carlos Ghosn alors que celui-ci était en résidence surveillée.
L’ex-patron de Renault-Nissan a été arrêté à Tokyo le 19 novembre 2018. Il a été inculpé pour abus de confiance et dissimulation de revenus. En avril 2019, M.Ghosn était sorti de prison et avait été assigné à résidence au Japon où il devait attendre son procès prévu pour 2020. Mais le 29 décembre, Ghosn fuit au Liban. Alors que la tension commence à monter contre lui, il a fait savoir qu’Emmanuel Macron lui avait transmis une lettre par l’intermédiaire de Nicolas Sarkozy.
Selon la presse française Nicolas Sarkozy s’est en effet rendu au Japon mi-octobre pour l’intronisation de l’empereur Nahurito et a eu une conversation confidentielle avec Ghosn. Emmanuel Macron se serait ainsi non seulement fait représenter par lui à cette occasion, mais l’aurait également chargé de transmettre une lettre à l’ex-PDG de Renault-Nissan, Carlos Ghosn, assigné à cette époque à résidence au Japon en attendant son procès.
«Il était porteur d’un courrier du Président de la République, dont je ne peux dévoiler le contenu», a fait savoir l’ex-chef de Renault-Nissan, lequel se trouve actuellement à Beyrouth après sa fuite du Japon fin décembre.
Interrogé sur ses relations avec Emmanuel Macron, réputées orageuses, Carlos Ghosn répond : « Je ne sais pas, je ne pense pas. Il n’y a jamais eu de ma part la moindre animosité. J’ai eu des désaccords avec lui comme avec d’autres politiques – un chef d’entreprise n’a pas à être un béni-oui-oui. »
Les enquêteurs soupçonnent que le montant total non déclaré par Ghosn aurait pu atteindre 8 milliards de yens soit environ 65 millions d’euros sur une période de 8 ans.