Le Burkina Faso devient définitivement la bête noire de la Tunisie. Comme en 1998, les Etalons ont éliminé les Aigles de Carthage. En 1998, pendant la CAN à domicile, les deux équipes s’étaient retrouvées en quarts de finale. Exactement comme à Libreville. A Ouaga, le match s’était soldé par un but partout au terme du temps réglementaire et des prolongations. Le Burkina Faso avait acquis son billet des demi-finales après les tirs au but.
A Libreville, la donne a changé. Les Etalons ont plié le match dans les dix dernières minutes. Deux buts en 4 min. Un coup franc à ras de gazon de Bancé Aristide, à peine entré en jeu, a ouvert la voie royale au Burkina Faso. Avec Bancé Aristide, sociétaire de l’Asec Mimosas d’Abidjan, Paulo Duarte a réussi ce que les sportifs appellent le coaching gagnant. 4 min plus tard, toute l’équipe tunisienne se transpose dans la zone des Etalons, à l’exception du gardien.
Corner pour les Aigles. Renvoi de Aristide Bancé. Contre-attaque fulgurante de Prejuce Nakoulma. Duel en contre un gagné contre le gardien tunisien et suffisamment lucide, pour ajuster. A deux à zéro, le Burkina Faso, hésitant en première mi-temps, titubant parfois, a montré son côté efficace, destructeur.
Paulo Duarte réussit un grand coup face à Henri Kasperczack : Jouer juste sans précipitation. Comme aux jeux d’échecs. Viser à tous les coups, le Roi. Pour l’échec et mat. Bancé Aristide a changé la nature du match. Il a été le tireur d’élite des Etalons. Victoire construite. Victoire méritée.
Toute la première partie de jeu, les deux équipes se sont respectées. Bertrand Traoré et Nakoulma ont eu des occasions de but. Sans pouvoir les transformer. Les Tunisiens ont dominé la défense burkinabé sur les balles aériennes sans cadrer. Le score de parité (0-0) était fort logique.
Et dix minutes avant la fin du coup de sifflet de l’arbitre sud-africain qui n’aura pas été avare en cartons (8 cartons jaunes au total), Bancé Aristide est venu plonger la Tunisie dans l’amertume.
Fernand Dedeh