Un camion s’est renversé, dimanche 12 février, à la suite d’un accident à Dassa-Zoumè, ville du centre-sud du Bénin, créant l’inquiétude de la population. Et pour cause:le véhicule venant du Niger voisin transportait un dérivé de l’uranium, matière hautement radioactive. Le camion est cependant resté immobilisé près de 48 heures avant d’être enfin déplacé.
L’accident n’a heureusement fait aucun blessé. Immatriculé au Niger, le camion faisait route vers le port de Cotonou pour l’entreprise Areva. De plus, il transportait de l’uranate, un élément oxydé qui permet, une fois transformé, de produire de l’uranium. Par ailleurs, le camion était encadré par un convoi de police qui roulait, selon les témoins, à trop vive allure.
Les autorités se veulent rassurantes
Rapidement, l’inquiétude a gagné la population, plusieurs internautes s’interrogeant sur la radioactivité, ou non, du produit. Le maire de la ville lui-même a rapidement demandé des précisions auprès des autorités et a fait installer un périmètre de sécurité autour du camion.
Une délégation du ministère de l’environnement s’est alors rendue sur les lieux. Selon les premières analyses, le produit transporté présentait des rayonnements alpha et gamma deux à six fois inférieurs aux normes maximum. Le container ne s’étant pas fissuré, le produit n’a pas pu se répandre, limitant les risques de toxicité. Par mesure de précaution en revanche, les marchandises détruites par le camion, et en contact indirect avec le produit toxique ont été jetées.
De grosses bourdes ont cependant été remarquées
Des camions transportant de l’uranium empruntent régulièrement cette route reliant les entreprises basées au Niger vers le port de Cotonou, où les marchandises sont acheminées vers l’Europe. Cet incident révèle les failles quant aux précautions prises. Il n’est pas normal qu’il faille deux jours pour acheminer une grue. Il faudrait donc renforcer les mécanismes entre le ministère de l’Environnement et celui des Transports pour protéger les populations. Des lois relatives à la sureté et à la sécurité de la radioprotection au Bénin sont en cours d’études pour les semaines à venir et devront introduire ces réflexions.